Ceni de justice


A quoi joue la Ceni ? D’abord on se demande si elle a encore un président. À en juger l’accaparement de la parole par son vice-président, on croirait que le Président de la Ceni a lui aussi démissionné pour la neutralité de l’élection. Cela n’aurait pas été de trop, étant donné qu’il était le président de la Cenit lors du référendum constitutionnel de décembre 2010, voté dans des conditions rocambolesques avec un taux de participation très bas qu’on a dû maquiller. Aujourd’hui on constate les imperfections flagrantes de cette Constitution. Elle exige la démission du président de la République 60 jours avant l’élection présidentielle mais elle ne pipe pas mot sur les autres chefs d’institution dont le président de l’Assemblee nationale qui s’est également porté candidat. Le vice-président de la Ceni a affirmé que sa démission n’est pas obligatoire. C’est consternant étant donné que tous les présidents d’institution doivent logiquement loger à la même enseigne tacitement. Cela ne devrait pas souffrir de la moindre contestation. C’est d’autant plus logique que la Constitution interdit la participation de tous les agents de l’État à la campagne électorale surtout les ministres et leurs personnels. Le candidat Jean Max Rakotomamonjy fera donc exception et pourra faire sa propre campagne sans démissionner de son poste de président de l’Assemblee nationale. Voilà un prétendant à la présidence de la République qui n’a aucun sens moral et éthique de ce que c’est un homme d’État. On se demande si le président de la HCC devrait démissionner s’il était lui aussi candidat ? Ce n’est pas non plus marqué noir sur blanc dans la Constitution. Ç’aurait été intéressant . On aurait vu s’il était capable de sortir un autre verdict que sa victoire. C’est ce genre de détail qui fait la crédibilité d’une institution. Il faut savoir faire la part des choses. Maintenant, l’opinion et les électeurs ont de moins en moins confiance en la Ceni. Elle est là justement pour trancher sur les cas qui ne figurent pas dans les textes et quand le concerné n’a pas la correction nécessaire, la jugeote appropriée à la situation. C’est en tout cas une attitude caractéristique de la plupart des politiciens qui s’incrustent là où ils se trouvent. À preuve, les candidatures d’anciens premiers ministres dont l’exercice a été crédité de résultats quasi nuls. Si la loi est muette, il doit y avoir des entités habilitées à se prononcer et à prendre un bon jugement. Se cacher dans les carences d’un texte conçu par un illettré, c’est un Ceni de justice.
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