Voyage en absurdie


« Dans un voyage en absurdie Que je fais lorsque je m'ennuie, J'ai imaginé sans complexe Qu'un matin je changeais de sexe, Que je vivais l'étrange drame D'être une femme ». Michel Sardou, Album : Les Lacs du Connemara, Date de sortie : 1981 Le temps d’un texto, est-il pensable de demander à tous les lecteurs de devenir des lectrices pour pouvoir comprendre les mots qui suivent ? Et de demander à toutes les lectrices, peu importe leur âge, leur classe sociale, leur éducation familiale, leur religion, leurs bords politiques, de se mettre à la place de l’autre femme? Qui ne tente rien n’a rien ! Allons allons... Imagine disait le légendaire John Lennon. Du 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, jusqu’au 10 décembre, Journée des droits de l’homme, la campagne « 16 jours d’activisme » contre la violence faite aux femmes est célébrée dans le monde entier. Pour l’ONU Femme, cette campagne donnera l’occasion de dynamiser les actions visant à mettre fin à la violence contre les femmes et les filles partout dans le monde. Elle ajoute que depuis trop longtemps, l’impunité, le silence et la stigmatisation ont permis à la violence contre les femmes de s’aggraver jusqu’à atteindre des proportions de pandémie : une femme sur trois dans le monde subit des violences basées sur le genre. À Madagascar, quand ces dates viennent, on fait allusion automatiquement aux violences physiques dans le couple. Pourtant, d’autres faits et d’innombrables non-dits persistent et semblent devenir des logiques. Nous n’en citerons que deux aujourd’hui. Nous reviendrons durant ces seize jours sur des cas qui nécessitent des changements tant dans les lois que dans les mentalités. À vrai dire, plus dans les mentalités qui forceront que les lois changent. Première réflexion : pourquoi sur les papiers administratifs des femmes (carte d’identité nationale, passeport, etc.) il doit y avoir la mention « épouse de plus le nom du mari ») ? Le fait est que ces mentions n’existent point sur les papiers des hommes mariés. Certaines femmes rapportent que même dans leurs fiches de paie, ces mentions sont exigées. Pourquoi une femme n’est-elle pas propriétaire de sa propre identité ? Pourquoi doit-elle être référée à un autre être humain ? Seconde réflexion partagée par la page Facebook Nifin’Akanga. En moyenne, durant sa vie, une femme passe 40 années à avoir des menstruations. Ce qui fait qu’elle a ses règles au moins 480 fois. En nombre de jours cela fait 3 360 jours soit plus de 25% de sa vie de femme. Une femme se change au minimum trois fois de serviette hygiénique par jour durant sa semaine de règles qui fait un total de 10 080 serviettes dans sa vie. Si on fait le calcul simple, le coût d’achat revient à la somme de 5 040 000 Ariary. Si on y additionne les achats des calmants et autres médicaments pour ne pas souffrir le martyre tous les mois, le renouvellement mensuel des sous-vêtements, les visites chez le médecin, le total arrive facilement à plus de 9 000 000 Ariary. Et si on classait les choses (serviettes hygiéniques, tampon, etc.) dont les femmes ont besoin tous les mois dans les produits de première nécessité, détaxés voire même gratuits ? Il y avait bien un temps où l’on partageait les préservatifs gratuitement. Les moustiquaires le sont encore. Alors, pourquoi les femmes doivent-elles payer si cher, alors qu’elles gagnent déjà moins que les hommes ? par Mbolatiana Raveloarimisa
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