Autorité routière de Madagascar - Des décaissements devant le Bianco


Des frais de réparation de véhicules alertent l’Autorité Routière de Madagascar. Plus de cent quatorze millions d’ariary sont sortis des caisses. Une affaire épineuse devant le Bureau Indépendant Anti-Corruption (Bianco). Des réparations de quatre tout-terrain pick-up à des coûts exorbitants, s’élevant à plus de cent quatorze millions d’ariary suscite des remous au sein du l’Autorité Routière de Madagascar (ARM), une structure sous tutelle du ministère des Transports et de la Météoro­logie. Des actes répréhensibles reposent sur des décisions financières prises en l’absence de l’un des gestionnaires de crédit, un non respect de procédures, des réparations sans bons de commande préalable, des factures s’élevant à presque le double du montant prévisionnel éligible, ainsi qu’une double facturation. Cette affaire ouvre la boîte de Pandore dans le projet PUPIRV, financé par la Banque Mondiale jusqu’à hauteur de 410 000 de dollars. Il consiste à effectuer le relevé du réseau routier malgache en utilisant une application disponible sur smartphone, pour permettre l’évaluation de l’accessibilité des transports. Le financement prévoit la réparation de vingt et un véhicules tout-terrain, à raison d’un coût unitaire plafonné à quinze millions d’ariary. Factures gonflées En janvier 2017, une réparation s’élevant à dix-sept millions d’ariary a été signalée, sans objection de la part du partenaire financier. Le mois suivant, quatre véhicules ont été envoyés pour réparation, sans bons de commande ni contrat de réparation. L’affaire s’est corsée début mai  lorsque le prestataire en charge des réparations a demandé un bon de commande d’un montant dépassant largement celui inscrit dans le budget prévisionnel, sans que le gestionnaire de crédit, signataire légal, ne soit consulté antérieurement. Une régularisation controversée a été effectuée a posteriori par la direction générale de l’ARM et les responsables du projet par une nouvelle non objection, en guise de réponse du berger à  la bergère. Au total, près de cent quinze millions d’ariary de frais de réparation ont été autorisés pour quatre véhicules. Aux dernières nouvelles, le Bianco s’attèle sur les investigations dont le dénouement promet de faire des échos.
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