Lutte contre la peste - Une journée en vue d’un assainissement


La lutte contre la peste se raffermit. Le Président de la République a annoncé une journée chômée pour un grand assainissement au niveau national. Grande mobilisation nationale. L’État va décréter une journée chômée pour un grand assainissement sur le territoire malgache. Les détails seront déterminés et communiqués au prochain Conseil des ministres. « J’en appelle à tous les Malgaches, à se mettre ensemble pour assainir leurs localités, notamment, les endroits où des cas de peste sont survenus, ainsi que tous les endroits à forte circulation de personnes, que ce soit, dans les campagnes ou dans les villes, et cela dans toute l’Ile », a annoncé le président de la République, Hery Rajao­narimampianina, dans son émission hebdomadaire « fotoambita », publiée sur Youtube, vendredi. Le chef d’État fait appel aux autorités civiles et militaires, aux personnes responsables ainsi qu’au peuple malgache de participer à cette activité de prévention de la montée des rats dans les villages. Ce sont les rats qui transmettent accidentellement la peste à l’homme, à travers les puces. « Que chacun prenne ses responsabilités », poursuit-il dans son discours. Tout le monde cessera ainsi ses activités pour se lancer dans l’assainissement de ses localités respectives, en cette journée. « Nous allons nous mettre ensemble pour nous prémunir contre l’épidémie au niveau des quartiers locaux, des communes, des régions », enchaîne Hery Rajaonarimampianina. Insuffisantes C’est la plus grande mobilisation décidée, depuis le début de cette épidémie de peste. Elle a déjà tué cent vingt six personnes et touché autour de mille cinq cents personnes, depuis l’apparition du premier cas confirmé, le 15 août, selon le dernier rapport du ministère de la Santé publique. « Nous devons raffermir la lutte contre la peste. Si la riposte n’est pas vigoureuse, les conséquences seront plus pénibles », souligne le chef d’État. Pour certains, il faudra plus qu’une journée pour avoir les résultats attendus. Il faudrait au moins une dizaine d’années pour nettoyer de fond en comble, notamment la ville d’Anta­nanarivo, que les locataires de l’hôtel de ville d’Anala­kely actuels ont laissé se détériorer. Lalao Ravalo­manana, le premier magistrat de la ville d’Antana­narivo, remet à l’État la responsabilité, en dénonçant l’absence de subvention de la commune urbaine d’Antananarivo. Ce serait un blocage dans la réalisation des activités. L’insalubrité n’est pas la seule chose qui attire les rats au village, mais aussi, les feux de brousse. Des sociologues recommandent ainsi le renforcement de la communication pour le changement de comportement. « C’est une solide communication pour le changement de comportement (CCC) et une dictature qu’on a besoin ici pour tout remettre en ordre ! », propose un sociologue. Étant donné le risque accru de la propagation et de la transmission de la peste pulmonaire dans le déplacement des personnes, le Bureau national de la gestion des risques et catastrophes (BNGRC), sollicite les autorités concernées de renforcer la mise en place de postes de contrôle sanitaire sur la voie terrestre, aérienne, maritime, fluviale et ferroviaire. Un enfant de 11 ans décédé à Antananarivo Le bureau municipal de l’hygiène de la commune urbaine d’Antananarivo a inhumé un enfant de 11 ans à la fosse commune d’Anjanahary, ce weekend. Cet enfant, habitant la ville d’Antananarivo, a succombé dans un hôpital des enfants, samedi, suite à une suspicion de peste, selon un test de diagnostic rapide (TDR) effectué sur la victime. Avec ce nouveau décès, le nombre de personnes décédées suite à une suspicion de peste remonte à cent vingt-sept. Ce cas n’a pas encore été comptabilisé dans le dernier bilan du ministère de la Santé publique, envoyé samedi. Le 28 octobre, il n’y avait que dix nouveaux cas admis dans les hôpitaux et cent vingt-deux malades sous traitements. Miangaly Ralitera
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