Bemiray - Monde - L’Afrique et ceux qui la gouvernent


« Pour que la mer ne soit plus la limite de notre rizière » Le propre d’un Président d’un État africain serait de rester au pouvoir le plus longtemps possible, en usant de tous les subterfuges imaginables. D’un autre côté, Tom Andriamanoro nous informe, dans ce Bemiray, que l’ancien Président du Mozambique, Joaquim Chissano, s’est également intéressé à Madagascar à travers la coopération avec le secteur privé. Enfin, une pensée émue pour la diva française, interprète de « Il venait d’avoir 18 ans ». [caption id="attachment_65209" align="alignleft" width="300"] Les grands de ce monde côtoyaient
des chefs d’État africains infréquentables
pour leurs peuples, à l’instar de Mobutu Sese Seko de l’ex Zaïre (ici avec le Président français François Mitterand, en décembre 1984) ou d’Omar Bongo Ondimba du Gabon (rencontrant
le Président russe Vladimir Poutine en avril 2001)[/caption] La longévité des Présidents africains se jauge souvent par décennies entières, avec un record encore invaincu détenu par Omar Bongo. Depuis que les coups d’État sont passés de mode, cette longévité des tenants du pouvoir a réussi à se faire passer pour de la stabilité. Mais on a fini par trouver suspect que ce soit toujours le même qui gagne les élections, toujours le même parti, et, avec immanquablement à la clé, les mêmes contestations des résultats. Les partenaires financiers et autres investisseurs recherchent aujourd’hui, même s’ils ne l’expriment pas toujours ouvertement, des règles claires pour un État réellement de droit, ainsi que la fiabilité des modes d’alternance pacifique. Beaucoup de pays « stables » ont fini par sombrer pour ne citer que le Zaïre de Mobutu. Personne n’a applaudi ouvertement quand le Kenyan Daniel Arap Moi est descendu de son dais où il trônait depuis vingt-quatre ans, pour laisser la place à son ancien Vice-président passé à l’opposition. Battu par 62% des voix, il est parti sans acrimonie ni écart de langage, mais dans une dignité toute britannique. On dira, qu’après tout, il y était obligé par la Constitution. Vrai qu’il avait préparé sa succession en la personne du fils de Jomo Kenyatta. Vrai aussi que son départ théâtral surmédiatisé cachait bien des larmes et étouffait difficilement des grincements de dents. L’alternance apparemment démocratique si prisée par les bailleurs de fonds cache un mal caractéristique de bien des pays africains, un mal sournois qui les ronge et pourrait les conduire à leur perte. Un certain nombre de syndromes caractérise le mal africain. Le plus visible est que ceux qui ont gouté au pouvoir éprouvent une réticence extrême à le quitter. Pour parler du passé, mais les choses ont-elles réellement changé ? On pourrait citer les Eyadema, Mugabe, Gbagbo, s’accrochant à leur siège et inventant des subterfuges pour y rester ou se faire reconduire. « ESBS » Autre syndrome, assurer l’avenir du pactole qu’on s’est construit. Questionné sur le fait qu’il possède un compte sous numéro en Suisse, Senghor eut le courage et la franchise de répondre « oui, comme tout honnête homme ». Mais pour un Senghor, combien sont-ils prêts à jurer, la main sur le cœur, qu’ils y ont juste quelques économies ? Un stratagème pour se faire de vieux os est de nommer à un poste de premier plan un novice en politique. Mobutu, par exemple, a fait de ses innombrables Premiers ministres des emplâtres pouvant lui assurer une certaine tranquillité. Il était ensuite facile de « descendre » l’inconscient sans que personne ne verse une larme sur lui. Cela a moins bien marché pour le Tanzanien Julius Nyerere qui croyait faire un fusible d’Ali Mwiny, un originaire de l’ile de Zanzibar. Mauvais calcul, car Mwiny était populaire, et il parvint à se faire élire à la Présidence de la Tanzanie. Et les entourages présidentiels ? Ils vont des affairistes véreux aux idéologues de quatre sous. C’est la larme à l’œil que l’ancien Président béninois Mathieu Kerekou avoua qu’il ne connaissait pas grand-chose au marxisme-léninisme, mais que ce sont ceux qui l’entouraient qui l’avaient poussé sur cette voie. Il qualifiait ces super-diplômés responsables de la faillite de son régime « d’intellectuels tarés ». Heureusement pour l’Afrique il y a quelques exceptions. C’est le cas de ce jeune ministre malgache qui clamait être un sortant de l’ESBS. Il laissait planer l’incompréhension avant d’expliquer dans un grand éclat de rire : « je veux dire l’École supérieure du bon sens ! » Rétro pêle-mêle Trente ans plus un, cela passe vite. C’était un certain 3 mai 1987. Fatiguée par tant d’années de célébrité et de drames personnels, elle met fin à ses jours alors que sa réputation de « La Callas de la variété » est loin d’être écornée. Élue Miss Égypte en 1954, cette fille d’immigrés italiens s’envole avec sa couronne pour Paris, la ville mythique où tout est possible. La reine de beauté y devient la reine du jukebox qui fait alors fureur dans tous les cafés. Les plus grands auteurs tombent sous le charme de sa voix, de son accent, et sa chanson « Bambino » ne sera que le premier d’une série de tubes appelés à ne jamais s’essouffler. « Vous savez, quand on chante on a besoin que les gens vous aiment ». S’est-elle rendu compte, en faisant son bilan, que sa vie était faite de beaucoup d’intérêts et très peu d’amour ? En 1986, lassée par la chanson, elle se tourne vers le cinéma où elle obtient un rôle sans lendemain dans le film « le sixième jour » Un an plus tard, le monde apprend avec stupeur son suicide. Née en 1933, elle, Dalida, a alors trois fois 18 ans.   [caption id="attachment_65212" align="alignleft" width="300"] Le groupe Sipromad, une locomotive de l’industrie malgache, a tissé des relations économiques et de coopération avec le Mozambique de Joaquim Chissano.[/caption] Industrie - Et le secteur privé malgache séduisit Chissano Qu’on ne se trompe pas d’époque : on est en 2004 et non en 2009. Qu’on ne se trompe pas non plus de casquette : il est ici question de l’ancien Président du Mozambique, et non d’un quelconque plénipotentiaire de la SADEC. Seule la Société malgache, auteur de cet exploit, est restée la même : la Société Industrielle des Produits de Madagascar, plus connu sous son acronyme Sipromad, et les traits de son président, Ylias Akbaraly. C’est en mars 2004, en effet, que cette Société de droit malgache traversa le Canal pour jeter les bases d’un partenariat avec ses homologues du Mozambique. Et comme elle avait déjà des liens étroits avec l’île Maurice, on peut dire que c’est un axe des « 3 M » qui voyait ainsi le jour. Durant ses sept jours passés en terre mozambicaine, la mission lourde de la Sipromad conduite par le vice-président Eliam Lahimohamed et le directeur des projets Hugues Raharimanantsoa eut droit à un programme chargé auquel peu d’entités privées peuvent prétendre : une heure et demie d’entretien avec le Président mozambicain, autant avec Luisa Diongo, Premier ministre, sans parler des visites de travail auprès de divers départements dont les Affaires étrangères, les Finances, l’Industrie, et le Commerce. Raffermissement S’ajoutaient sur l’agenda la Banque centrale mozambicaine, les banques d’État et les banques privées, les organisations patronales, lesquelles ont toutes salué les relations d’affaires et commerciales naissantes entre les secteurs privés des deux pays. Les premiers fruits ont été récoltés à Maputo même avec le contrat de partenariat en matière de commerce et d’investissement, signé entre le groupe Sipromad et Delta Trading corporation. De même, le groupe a scellé un partenariat bancaire avec la Banco Mercantil e de Investimento dirigée par le Mauricien établi à Maputo, Azad Dhoman, en même temps conseiller du gouvernement mozambicain. Les rendez-vous de travail, et ils furent nombreux, ont « diplomatiquement » été intercalés de réceptions d’apparat et autres diners officiels qui ont donné une touche exceptionnelle à la visite. Le Mozambique est le pays du continental le plus proche de la Grande île. Et comme l’a souligné un officiel, « seul le raffermissement des liens entre secteurs privés de la sous-région peut relever les défis de la mondialisation et de la globalisation ». [caption id="attachment_65211" align="alignleft" width="300"] Le lait de coco peut se conserver pendant des semaines autrement que dans la noix.[/caption] Nuciculture - D’autres promesses de la filière coco Le siège de la FAO à Rome est l’auteur d’un manuel de formation pour la commercialisation optimale du lait de coco. S’adressant principalement aux petites entreprises, le manuel propose des méthodes simples comme la conservation à froid qui devrait aider à promouvoir la vente du lait de coco en bouteille. Cette technique ne requiert ni de gros investissements ni de compétences particulières. Mieux, elle devrait pousser les petits exploitants à créer un marché inédit. À Madagascar, les cocotiers poussent sur toutes les côtes mais seule la Soavoanio les exploite à l’échelle industrielle. Pour le reste, le coco demeure un produit essentiellement destiné à une consommation ne nécessitant pas de grande transformation. La technique proposée par la FAO a été élaborée et évaluée en Jamaïque, et elle devrait permettre à de nombreux ménages d’améliorer leur quotidien. Le lait de coco consommé « nature » se détériore rapidement. La conservation à froid proposée par la FAO permet de protéger l’arôme, de filtrer ce lait et de le mettre en bouteille. Le produit reste frais pendant trois semaines et devrait parfaitement convenir à un marché intérieur. Cette technique n’est pas brevetée et peut donc être utilisée librement. Le manuel a prévu d’être suivi de    
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