Sculpture - Boloriche s’en tient à l’art du bois


Contrairement aux jeunes de sa génération, Boloriche Lignitry semble être déconnecté du monde. Quand les autres passent leur temps sur les réseaux sociaux, ce jeune de vingt-trois ans s’adonne quotidiennement à sa seule passion, la sculpture. Une discipline que son père lui a transmise et qu’il pratique depuis 2014. « C’est le seul moyen de gagner ma vie tout en le conjuguant ma passion. J’arrive à produire trois pièces par jour. Je passe deux heures pour terminer un modèle. Beaucoup de gens vivent de l’artisanat à Nosy Be. Mais les artisans ont du mal à trouver des outils de qualité. Si on en trouve, les prix sont au-dessus de nos moyens », avoue-t-il avec modestie. Boloriche travaille sur les variétés de bois de sa région pour reproduire la faune et la flore emblématiques de la Grande île. Lémuriens, baleines, zébus, arbres du voyageur, des statues de femme et d’homme ornent son petit stand sis dans une petite ruelle discrète d’Ampasikely, un quartier de Djamandjar à Nosy Be. Ses articles se vendent à partir de dix mille jusqu’à cent mille ariary, selon les modèles. Ses revenus arrivent à couvrir ses dépenses journalières tout en étant indépendant et célibataire. « Je rêve d’expositions et d’échanges avec les autres sculpteurs. Ici, les artisans travaillent chacun de leur côté. Pour mon cas, ce travail absorbe ma journée. Je ne suis pas habitué aux gadgets technologiques pour m’informer de ce qui se passe ailleurs, en-dehors de mon quartier. Je suis peu informé des actualités avec le problème récurrent du délestage à Nosy Be. Je me résous à travailler dur pour m’en sortir. Nous avons besoin d’une structure de proximité pour accompagner nos efforts», formule-il. Et Boloriche Lignitry n’est pas un cas isolé. Nombreux sont les jeunes qui s’accrochent à l’artisanat.  
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