Législatives - Vers un retour au plus fort reste


La représentation proportionnelle au plus fort reste pourrait redevenir la règle aux prochaines législatives. Le Parlement en décidera durant la session extraordinaire à partir de ce jour. Au plus fort reste. Il pourrait s’agir de la principale modification qui serait portée sur la loi organique relative aux élections législatives. Le Parlement siègera en session extraordinaire, à partir de ce jour, pour débattre et voter deux projets de loi. L’un d’eux modifie, notamment, des dispositions du texte sur les députations. Comme l’a indiqué Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo, ministre de la Communication et de la culture, lundi, s’agissant du texte sur les législatives, les modifications touchent au mode de scrutin. Ceci « afin de le rendre plus démocratique», argue-t-elle. La porte-parole du gouvernement ajoute que, selon les districts, la représentation proportionnelle devrait être le mode de scrutin à appliquer. Des indiscrétions indiquent, que le projet de loi qui sera présenté au Parlement prévoirait un mode de « scrutin de liste à la représentation à un tour selon la règle du plus fort reste ». Une règle qui devrait s’appliquer dans les circonscriptions où il y aura plus d’un député à élire. « L’élection au suffrage universel direct au scrutin uninominal majoritaire à un tour », comme le veut la loi organique sur les législatives, adoptée, en 2018, ne concernerait alors, que les circonscriptions où il n’y a qu’un siège à pouvoir ? Le fait d’avoir deux modes de scrutin différents selon les circonscriptions électorales n’est pas une nouveauté. L’ancienne loi organique sur les députations, datant de 2012, prévoyait cette approche. Le texte de 2012 prévoyait, toutefois, que la représentation proportionnelle suivait la règle « du quotient électoral et celle de la plus forte moyenne». À double tranchant Les modifications qui seront faites à la loi organique de 2018 veulent installer la règle du plus fort reste. « La dernière fois que ce mode de scrutin a été utilisé, c’était à l’époque de feu l’ancien président Albert Zafy », affirme un expert en organisation d’élection, contacté. « Effectivement, la règle du plus fort reste démocratise un peu plus les élections législatives », déclare la source contactée. Elle ajoute que « ce mode de scrutin donne une opportunité aux petits partis politiques ou les indépendants de briguer un siège à l’Assemblée nationale. Une bonne chose pour le pluralisme d’idée ». L’expert concède, néanmoins, que l’application du système du plus fort reste est assez complexe. Plus compliqué que l’utilisation de la méthode de la plus forte moyenne, reconnait-il. Sauf changement, « la liste des circonscriptions électorales et le nombre des députés à élire pour chacune d’elle, suivant le nombre de population sera définie par un décret pris en conseil des ministres », explique l’expert. À l’entendre, au-delà de la portée démocratique, le choix du plus fort reste, pourrait aussi, revêtir un volet politique. L’issue de l’élection présidentielle indique que des régions, voir des provinces, sont acquises à de grandes écuries politiques. « Avec un scrutin uninominal majoritaire à un tour, on pourrait avoir des députés issus d’un seul parti dans toutes les circonscriptions d’une région ou d’une province », affirme la source. Un cas de figure qui ne serait pas favorable aux tenants du pouvoir si les élus sont tous sous la bannière de leurs adversaires politiques. Le système du plus fort reste peut, cependant, être à double tranchant. Selon l’expert contacté, « s’il pouvait limiter l’envergure de leur adversaire, c’est aussi le cas pour les tenants du pouvoir qui pourraient voir dans ses fiefs des candidats issus de petits partis grappiller des sièges ». Le cas échéant, les jeux d’alliance pourraient s’opérer dès le début de la législature. Déjà, des formations politiques ayant soutenu Andry Rajoelina, durant la présidentielle annoncent leurs intentions d’aligner des candidats aux législatives.  
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