Novembre, on est prêt


Climat général morose au niveau national. Le délestage aidant, nos malheurs humains ont été doublés par l’obscurité de nos nuits et nos sèches journées sans eau ni électricité. Deleaustage et délestage disaient si habilement les belles plumes d’un certain Sylvain Ranjalahy. Et puis, la première grosse pluie de ce mois de novembre a mis à nu les bricolages dans les préparatifs pour accueillir nos invités de la francophonie. La première pluie et la route, qui coûte des milliards, se met à fondre comme un biscuit dans l’eau. Rien qui peut nous donner l’envie de continuer à nous battre car finalement, à deux mois de la fin de l’année, on ne fait qu’aller à reculons. Et puis, vient l’aventure de Tahiana qui signifie en français « béni ». Un peu de baume au cœur, un peu d’espoir dans ce noir. Et finalement, on se rend compte qu’octobre n’est finalement pas si noir, que des choses bougent et qu’à vrai dire, ce sont des citoyens qui commencent à prendre leur vie en main. Citons donc, par exemple, les efforts des jeunes de l’ONG Youth first. Sortie de la sixième promotion avec 80 jeunes filles dans le cadre du « Young women leadership program », et 25 jeunes hommes avec le « Boys leadership program ». Également, la présentation des 30 clubs Mahatsangy qui appuient actuellement plus de 1 200 jeunes dans les lycées d’Antananarivo. Parlons aussi des efforts de l’incubateur de jeunes talents HABAKA, des jeunes pousses sont cultivées pour devenir dans peu de temps des talents du web et de l’informatique. Mettons en avant les magnifiques résultats du combat que mène l’association La teinturerie et Is’art galerie pour l’éducation citoyenne par et pour l’art. De très belles réalisations, tant dans la mobilisation des artistes et des populations pour donner un sens à l’art, aux créations que la participation citoyenne dans l’embellissement de son environnement. Bien que le président de la Républi­que ait fustigé nos entrepreneurs durant ce mois d’octobre, ils ne se laissent pas abattre. Les créateurs sont bien là, présents sur la scène nationale et percent l’internationale. Que dire de plus devant les œuvres des « 3 ladies pirates » qui remettent au gout du jour nos traditionnels lambahoany. Parlons également de la nouvelle gamme de produits cosmétiques totalement bio et malagasy de Mihanta cosmétiques. Et bien sûr des produits de l’entreprise Fiombonana de notre cher lauréat de Anzhisaprice. Coté culturel, comment ne pas parler de la réussite, une fois de plus, du festival Madajazzcar; la sortie des magnifiques tubes « forever » du duo Stéphanie et Shyn, « Mila fitiavana » qui arrivent à nous rappeler que tout n’est pas copier-coller. Que les talents s’épanouissent, que les créations s’amplifient, que les citoyens se réveillent: wake up Mada­gascar. Que chacun de nous, ici ou ailleurs, se sentant encore responsable de l’avenir de ce pays, retrousse ses manches. Car le pays ne se rebâtira de lui-même, tous nous en avons le devoir. Novembre, on est prêt. Mbolatiana Raveloarimisa
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