Pêche dans la région Sud-ouest - « Les Chinois opèrent en toute légalité »


Les activités de six chalutiers étrangers dans les eaux territoriales du Sud-ouest sont légales. D'autres individus disent le contraire. Polémique. Des pêcheurs de Lavanono et de Tsihombe dans l'Androy ont déjà fait part de leur inquiétude quant à la présence des bateaux pêcheurs chinois au mois de décembre de l'année dernière. « Nous craignons une pêche abusive car ces bateaux pêchent au large avec de grands moyens », ont-ils lancé dans nos colonnes. Par la suite, les autorités de la région Androy ont affirmé, au mois de février, être au courant de la présence de ces bateaux mais n'ont pu les approcher pour une fouille quelconque afin de justifier les réelles intentions des bateaux, battant pavillon étranger. « Nous sommes au courant de leur présence mais nous n'avons pas été informés de ce que faisaient exactement ces bateaux », ont-ils expliqué. Des publications sur les réseaux sociaux circulent depuis la semaine dernière, ces chalutiers chinois se sont déplacés dans la région Sud-ouest et effectuent de la pêche à très grande échelle. « Ils utilisent chacun des filets pouvant capturer jusqu'à 15 km aux alentours, soit 90km de filet pour les six chalutiers», indiquent ces publications, dénonçant ces activités. « En outre, dix pêcheurs ayant rencontré ces Chinois ont disparu, l'on ne sait s'ils sont toujours en vie », rapportent encore les publications. Aux dernières nouvelles, ces chalutiers chinois se sont déplacés et sont remontés vers le Nord. Surveillance Le directeur général de la Pêche auprès du ministère de la Pêche et des ressources halieutiques, Chrysostophe Razafiman­dimby apporte ainsi des précisions. « Ces six bateaux chinois opèrent en toute légalité dans nos eaux territoriales », a-t-il fait savoir. « Outre les bateaux de l'Union européenne, principaux exploitants de pêche, légaux, des groupes d'exploitants chinois, entre autres, travaillent avec Mada­gascar, dans cette activité. Mada­gascar n'a pas suffisamment de bateaux de pêche industrielle », ajoute-t-il. Jean Chrysostophe Raza­fi­mandimby cite des exploitants coréens ou encore seychellois, outre les chinois et les européens. Un protocole clair lie le gouvernement malgache à ces exploitants. « Le tonnage de référence est fixé à 15750 tonnes pour un groupe d'exploitants. La pêche industrielle exige d'aller au large, contrairement à la pêche aux poulpes ou aux langoustes qui se fait encore à la manière traditionnelle », explique-t-il encore. On apprend, par ailleurs, que les chalutiers chinois débarquent et traitent une partie de leurs produits pour le marché local. Le directeur souligne également que tous les bateaux qui circulent dans les 140 000 km2 d'eaux territoriales de la Grande île sont tous détectés par le Centre de surveillance de pêche. « Outre les observateurs, de nationalité malgache, que le ministère envoie sur ces bateaux de pêche industrielle, le Vessel monitoring system permet de repérer ces bateaux », indique-t-il. Un autre système, l’Electronic reporting system (ERS), sera appliqué sur une cinquantaine de bateaux, dans un premier temps, afin d'avoir une idée sur le tonnage réel des produits capturés. Toujours est-il que le tonnage réel de poissons pélagiques capturés par ces Chinois n’est pas... connu. Mirana Ihariliva
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