Insécurité - Le grand banditisme regagne du terrain


Le grand banditisme, l’hydre du pays, reprend du poil de la bête depuis quelques mois. La politique pénale est à revoir. La coupe est pleine chez la population. Le grand banditisme reprend de plus belle depuis octobre, avec le retour en force constaté des kidnappeurs, braqueurs, voleurs de bœufs, coupeurs de route et escrocs, tous surarmés. Aucune statistique n’a encore été disponible hier auprès des polices judiciaires, mais elles ont déploré plusieurs trentaines de pertes de vies humaines dans un bilan annuel qui sera dressé prochainement. « Les personnes recherchées pour crime se multiplient, aussi bien dans la capitale qu’en province. Le profil des caïds fichés des bandes organisées évolue ainsi », note un officier général. Ce qui explique la recrudescence des actes criminels, de portée nationale. Suite aux actions faites à l’initiative de chacun des corps : police et gendarmerie, telles que la police de proximité, la protection de la population et ses biens, une accalmie semble s’observer. Ce répit a apparemment cessé début d’octobre quand une tentative de vindicte populaire a viré à un affrontement meurtrier entre gendarmes et fokonolona est tombée, à Andapa. Dispositif de sécurité Un suspect arrêté pour le meurtre de deux enfants a fait l’objet de ce déchaînement, démolissant la brigade et coûtant la vie à deux civils. Une foule en furie s’y est ruée pour réclamer sa tête. Il est également nécessaire de citer la mort effroyable de trois inspecteurs de police par lynchage à Ambodihazinina Fénérive Est, tout cela en octobre. D’après les explications reçues auprès d’une commission des droits de l’homme, toute vie humaine a de la valeur. « Les enquêteurs ont l’obligation de faire la lumière sur cette affaire. Que les auteurs ne soient pas laissés impunis et que la justice s’en saisisse », recommande-t-elle. Jusqu’ici, les enlèvements successifs contre rançon ciblant des Français d’origine indienne prédominent. Ce qui a inspiré les dahalo qui rackettent désormais des opérateurs économiques en milieu rural. Cette année, le Betsiboka et le Menabe détiennent le record en matière de prise d’otages relâchés sur rançon. Face au ras-le-bol devant cette insécurité grandissante, la population locale recourt à la vindicte populaire pour se débarrasser des malfaiteurs. « Des dispositifs de sécurité sont de ce fait entrepris quotidiennement, mais comme la tactique des bandits change, on ne peut toujours pas tout déjouer », se désole le général. Selon lui, une révision de la politique pénale, en particulier, l’efficacité de la peine, semble impérative. « Personne n’aura confiance en la justice si un suspect majeur est toujours relâché en douce », a exprimé un administrateur civil, à Marovoay où un présumé meurtrier vient récemment d’être mis à mort par des habitants.  
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