La Réunion - Des policiers en colère dans la rue


Solidarité. À l’appel de leurs différents syndicats, les policiers réunionnais ont aussi manifesté leur malaise, dans les rues, mercredi. Contraire­ment à la métropole où le mouvement de grogne des policiers s'est d'abord traduit par des manifestations spontanées, il a fallu attendre la mobilisation des syndicats dans le département de La Réunion avant de voir les fonctionnaires défiler. Mardi après-midi, une soixantaine de policiers se sont ainsi rassemblés silencieusement devant le palais de justice de Champ Fleuri à l'appel de l'intersyndicale menée par Alliance et l'Unsa pour dénoncer «le laxisme» de la justice envers les agresseurs des forces de l'ordre mais aussi le manque de moyens humains et matériels. Mercredi, c'est cette fois le syndicat SGP-FO Police qui appelait à «une marche policière et citoyenne» sur le thème «Protection et reconnaissance». Peu avant 13 heures, un peu plus d'une centaine de policiers sont partis du commissariat Malartic pour descendre le long de la rue de Paris jusqu'à la préfecture, sur le Barachois. Infantilisés «On a été les premiers à appeler à une marche unitaire aujourd'hui, mais ça n'a pas été suivi par les autres syndicats...», déplorait avant-hier un Thierry Flahaut défilant symboliquement avec ses camarades sans les couleurs de son organisation. «Nous demandons nous aussi plus de protection et de moyens pour nos collègues, mais nous réclamons, par ailleurs, la mise en place d'un nouveau modèle de la police nationale». Aux yeux de ce représentant du personnel, le modèle actuel infantiliserait les policiers. «Nos commissaires et nos officiers ne sont aujourd'hui que des gestionnaires. À l'école de police, il n'y a pas de formation de management ou de commandement. On est soumis à la politique du chiffre depuis la baisse des effectifs sous l'ère Sarkozy. Et on presse le citron jusqu'à ce que les collègues n'en puissent plus. Aujourd'hui, personne dans le privé n'accepterait d'être ainsi infantilisé». Les moyens supplémentaires arrivés entre-temps auraient été concentrés dans la lutte contre le terrorisme, déplore encore Thierry Flahaut. Ce qui fait qu'au final, les policiers travailleraient toujours avec un effectif constant alors que la délinquance continue d'augmenter. «Tout ça crée le malaise qu'on a aujourd'hui. Il ne faut pas que ce malaise se transmette aux citoyens». SGP-FO Police demande que les policiers bénéficient d'une prime de risque plus conséquente. «On est là pour qu'il y ait un protocole additionnel à celui qui a été établi en début d'année. Nous demandons une augmentation de 2%. Mais celle-ci nous a été accordée sur quatre ans, ce qui correspond à une augmentation de seulement 15 euros... Si on continue comme ça, on va créer une crise de vocation...»' © JIR
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