La forêt, refuge des Tanala et des Zafimaniry


Parmi les peuples de Madagascar qui forment un « petit » royaume ou un groupement ethnique important, l’Histoire de Madagascar de 1967 cite, entre autres, les clans de la forêt, les Tanala et les Zafimaniry. La forêt de la falaise orientale au sud des pays du Mangoro et jusqu’à la Matitanana, est un milieu géographique particulièrement hostile. Des groupes de population s’y rencontrent ou s’y réfugient. Ils profitent du manteau forestier pour s’installer dans des endroits difficilement accessibles. Dans les contreforts de la falaise, comme les Sihanaka, les Tanala se sentent en sécurité. « La forêt et la montagne ont souvent servi de refuge aux hommes. » Les Tanala viennent, semble-t-il, de migrations des populations venues de l’Ouest, du Sud et de la côte orientale. Les arabisants du Sud-est ont quelque influence sur eux : le roi tanala Andriamahitany, au XVIIIe siècle, connait la science des astres et lit les Sorabe. Encadrés par des princes d’origine antemoro, les clans tanala constituent les groupes, dont les plus importants sont ceux d’Ambohimanga du Sud et de l’Ikongo. La forêt, lieu de refuge, est aussi le point de départ d’expéditions belliqueuses et de razzias vers la côte ou les Hautes-terres. Peuple de la forêt, les Tanala sont difficilement accessibles. Leurs villages se dressent sur les hauteurs. Ils se déplacent de tavy en tavy. Le bois est le matériau principal de ces semi-nomades de la falaise qui porte leur nom. On remarque les caractères particuliers de leurs cases isolées du sol. L’Ikongo lutte contre les conquérants merina et parvient longtemps à conserver son indépendance alors que les Tanala du Nord doivent payer tribut. Quant aux Zafimaniry, entre les Tanala et les Betsileo, ils sont « peut-être » les descendants d’un noble merina d’Ankazobe, ou des Betsileo repoussés par les Merina dans la forêt. Il est difficile en 1967, de préciser leur origine. Leurs artisans conservent l’art ancien de la sculpture du bois qui est dans ce pays un véritable rite. Le village zafimaniry présente quelques traits communs avec le paysage tanala, dont l’habitat perché au sein de la forêt. Pourtant, les habitations sont différentes. Les deux auvents latéraux subsistent, mais la maison se colle davantage au sol. La toiture est faite de bambous habilement juxtaposées. Les jeunes Zafimaniry, qui construisent d’abord les cloisons en bambous, les remplacent progressivement par des planches artistement sculptées. Certaines de ces maisons ont vu sept générations.
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