Promesses non tenues


«Les auteurs de ces actes, ainsi que leurs commanditaires, ne resteront pas impunis ». Le Conseil de gouvernement se veut ferme dans ses propos et promet des sanctions contre ceux qui avaient perpétré ce qu’il qualifie « d’acte criminel volontaire et prémédité ». On attend donc de voir, même si on risque d’attendre longtemps, pour ne pas dire toute l’éternité. S’il est des promesses jamais  tenues par les dirigeants, qui qu’ils furent, c’est bien l’exécution des peines et des sanctions promises après chaque drame que vit le pays. « Efa atao ny famotorana » - les enquêtes sont en cours – disait Rado, le poète, il y a près de 20 ans maintenant, mais elles n’ont toujours pas abouti. Combien de drames criminels, frappant le pays dans son cœur, touchant la Grande île dans son sang, Madagascar a-t-il vécu ces 56 dernières années, mais combien ont pu être résolus ?  Des responsables ont-ils jamais été désignés par la justice ? Des coupables ont-ils jamais été reconnus, et condamnés ? Dans son discours du 26 juin, avant que Mahamasina n’offre sa troisième tragédie de l’ère Rajaonarimampianina, le président de la République avait promis que « tôt ou tard » les fauteurs de troubles seront sanctionnés. Mais pourquoi se résigner déjà à l’éventualité d’un « tard » quand il est possible de le faire « tôt » ? A moins qu’il ne soit tout simplement jamais possible de boucler tôt ces enquêtes. Parce qu’on n’a pas les moyens d’identifier clairement les armes du crime : une grenade offensive ou une bombe artisanale   On n’a même pas les moyens d’identifier le crime : « acte terroriste » ou « acte criminel volontaire et prémédité » ?  Et puis, qui sait si la volonté clamée de trouver les commanditaires dits politiques de ces actes n’est que feinte … Depuis le temps qu’on parle de dessous politiques, on n’en voit jamais les couleurs. Ne sont jamais rendues publiques que les couleurs changeantes des doublures des vestes maintes fois retournées. Un enfant tout juste âgé de 14 mois est mort des suites des blessures qu’il avait contractées dans l’explosion d’une bombe artisanale durant le concert d’anniversaire de l’indépendance, mais cela ne risque pas d’avoir de grands impacts sur la suite des enquêtes. Il y a deux ans et demi, un enfant, à peine âgé de six ans, a été brutalement arraché à l’amour des siens lorsqu’une bombe a explosé à Anosy le jour de l’investiture de Hery Rajaonarimampianina. Mais les premières gesticulations passées, l’histoire était terminée. On n’est même pas sûr que des enquêtes aient été en cours … Quand les dons seront épuisés, on se demande de quoi seront faits les communiqués de suivi des conseils des gouvernements où le sujet de cet attentat de Mahamasina sera abordé.
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