Hery Rajaonarimampianina - « Je suis encore là »


Le président de la République réplique à ses assaillants politiques et affirme qu'il est encore aux affaires. Il ouvre, par ailleurs, la porte au dialogue et requiert l'apaisement.Je suis encore là. Ce sont les mots scandés par Hery Rajaonari­mampianina, pré­sident de la République, comme entrée en matière du discours qu'il a prononcé durant une cérémonie de lancement de travaux de réhabilitation de route, à Faratsiho, hier. Des mots qui, selon ses dires, sont pour rassurer ceux qui sont dans le doute « à cause des rumeurs et des désinformations ». Dans le contexte du moment, le « je suis encore là » du chef de l'État pourrait être une réplique aux manifestations conduites par la coalition des « députés pour le changement ». Ces élus de l'opposition réclament sa démission, ainsi que, celle du gouvernement et des présidents des deux Chambres parlementaires, depuis une semaine, sur le parvis de l'Hôtel de ville de la capitale, à Analakely. En réponse donc, le locataire d'Iavoloha déclare, « je suis toujours là, je continue à travailler ». Mettant en avant sa « légitimité électorale », le président Rajaonarimampianina table que « c'est la population, c'est vous qui m'aviez donné l'autorité, qui m'avez appelé pour combattre la pauvreté. C'est la principale lutte que nous menons ». Sur sa lancée et dans la ligne de l'allocution qu'il a donnée à Toamasina, lundi, il soutient qu'il « est celui qui dirige l'armée qui combat ce fléau. Le Président ne fuit pas le champ de bataille. Il est là à vos côtés pour mener à bien cette lutte ». Dans une phrase qui sonne comme une pique adressée à ses assaillants politiques, le locataire d'Iavoloha, soutient que « nous travaillons, car c'est uniquement par le travail que l'on prouve notre patriotisme ». Aussi, il affirme que ses réalisations dans le pays sont « à un nombre incalculable », tout en demandant à nouveau « la patience », de la population, arguant que « le développement nécessite du temps ». Refus Restant sur sa posture de défense et de réplique aux assauts des manifestants d'Analakely, Hery Rajaona­rimampianina soutient qu'il est au fait des problèmes quotidiens de la population et que « jour et nuit je cherche des solutions à ceux-là ». Alors que sur le parvis de l'hôtel de ville, « les députés pour le changement », mettent en avant « la voix du peuple », comme argument pour réclamer la démission présidentielle, le chef de l'État requiert, également, un soutien populaire pour « défendre les réalisations et les acquis démocratiques ». Dénonçant ce qu'il qualifie de désinformations et violences, le Président soutient qu'« il faut s'opposer aux violences, défendre les réalisations, défendre la culture de l'alternance démocratique. Le pouvoir appartient à la population. C'est seulement par le biais des élections qu'elle fait ses choix ». Au milieu des répliques et piques contre ceux qui mènent les offensives politiques contre lui, le locataire d'Iavoloha, laisse, néanmoins, la porte ouverte au dialogue. Une ouverture à la recherche d'une issue consensuelle au bras de fer actuel, qui tranche avec l'austérité de son discours à la nation, dimanche. Pour contre-attaquer les assauts politiques, le chef de l'État demande à la population de réagir « en mettant en avant, la paix, la fraternité, les concessions. C'est la seule manière de parvenir à un apaisement et une paix durable dans le pays ». À entendre les discours martelés sur le parvis de l'hôtel de ville de la capitale, cependant, l'humeur n'est clairement pas au dialogue. Galvanisés par le relatif engouement en faveur du mouvement qu'ils mènent, « les députés pour le changement », refusent, jusqu'à lors, tout dialogue et compromis pour dénouer la crise politique naissante. Les revendications de la démission présidentielle, du gouvernement et des présidents du Parlement, sont, pour l'instant, des points non négociables. Les manifestants d'Analakely opposent même une fin de non recevoir à la proposition de médiation internationale. Garry Fabrice Ranaivoson
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