Présidentielle - Des gesticulations autour de la HCC


Des tentatives politiques et populaires d’acculer la HCC foisonnent. Des actes qui interviennent à la veille de la proclamation des résultats définitifs du premier tour. Remue-méninges. La Haute cour constitutionnelle (HCC), proclamera les résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle, demain. Lors d’une cérémonie qui se tiendra à la salle d’audience de la Cour, à Ambohidahy, les juges constitutionnels rendront, également, leur verdict sur les contentieux électoraux. À l’orée de la sentence des juges d’Ambohidahy, les revendications d’une annulation du processus électoral se font de plus insistantes. Parmi les entités qui « exigent », une remise à plat de la course à la magistrature suprême, il y a le collectif des candidats à l’élection présidentielle. Ses mem­bres font la tournée de stations privées de la capitale ces derniers jours pour marteler la pertinence des motifs de leurs requêtes. Sur sa page Facebook, le candidat Tabera Randria­manantsoa, est même allé jusqu’à faire un clin d’œil aux Forces de défense et de sécurité (FDS). Autre formation politique à réclamer l’annulation de la présidentielle, le « Hery vaovao ho an’i Madagasikara » (HVM), s’est fendu d’un communiqué, dimanche. Dans cette missive signée par Mohamed Rachidy, son secrétaire général, le parti Bleu soutient l’opportunité de leur demande. Responsabilité partagée Largement majoritaire au Sénat, les Bleus ont décidé de porter le débat jusqu’en séance plénière de cette institution. Les membres de la Chambre haute ont interpellé le gouvernement sur les « irrégularités et anomalies », qu’ils auraient constatées « avant, pendant et après le vote du 7 novembre ». Durant ce face-à-face, les sénateurs HVM et leurs alliés ont insisté sur le fait que le gouvernement devrait prendre des mesures face au processus électoral dont ils contestent la crédibilité. Les problèmes de la liste électorale, ou encore, les actes illégaux qu’ils auraient relevés durant le processus électoral ont été soutenus par les sénateurs. Seulement, Christian Ntsay, Premier ministre, leur a opposé les balises légales. « Le gouvernement ne peut pas prendre des responsabilités que ne lui permet la Constitution et les dispositions légales », réplique le locataire de Mahazoarivo. Face aux sénateurs, il souligne que ce sont les textes votés par le Parlement, dont la Chambre haute qui cadre le processus électorale et qui consacre, notamment, l’indé­pendance de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), qui a, également, concentré les critiques, hier, à l’institution d’Anosy. Selon Christian Ntsay, « s’il y a eu des failles, il ne faut pas accabler la seule CENI. C’est une responsabilité partagée par tous les acteurs, autant les citoyens, que l’Exécutif et les législateurs. (…) Le gouvernement ne peut pas suspendre les activités déjà prévues dans le chronogramme de la CENI ». À ceux qui affirment avoir des preuves d’irrégularité, il insiste sur les démarches légales. Le Premier ministre martèle le respect de la loi tout en soutenant le respect de la liberté d’expression, en référence aux manifestations qui se tiennent devant la HCC, depuis la publication des résultats provisoires par la CENI. « Cela doit se faire dans le respect de la loi et des biens d’autrui. (…) Laissons les instances compétentes trancher. Ne soyons pas à l’origine de trouble », ajoute-t-il. Le risque de « crise majeure », est l’autre argument tambouriné par ceux en faveur de l’annulation des élections. Certains ont, visiblement, voulu donner un ton plus radical aux manifestations devant la Cour d’Ambo­hidahy, hier. Alors que les FDS s’apprêtaient à disperser les manifestants qui voulaient barrer la circulation, une Renault 5 tombée en panne sur le côté droit de la route, a soudainement pris feu. Surpris par le feu, les manifestants ont pris la fuite. Ni l’origine, ni les éventuels auteurs de l’incendie n’ont été identifiés. Il semble qu’il y a un courant qui souhaite installer un climat de tension pour acculer la HCC. Cette dernière qui affirme que « le respect du choix des électeurs prime sur toute autre considération ». Au milieu des gesticulations politiques, les deux candidats provisoirement qualifiés semblent se projeter sur le second round de la joute électorale. Tous deux appellent à l’apaisement.
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