Antananarivo - Huit cent cas de rougeole recensés


Le nombre de cas de rougeole s’accroît à Antananarivo. La campagne de vaccination sera renforcée pour maîtriser sa propagation. Sept victimes de la rougeole viennent d’être récemment admises dans des hôpitaux pédiatriques de la ville d’Antananarivo. Elles souffrent de complication de rougeole et leur hospitalisation est inévitable pour éviter le pire. Depuis la recrudescence de la mala­die, notifiée en septembre, le ministère de la Santé publique a recensé quarante cas compliqués dans quatre districts de la région d’Anala­manga, à savoir à Antana­narivo-ville, à Avaradrano, à Atsimondrano et à Ambohi­dratrimo. Au centre hospitalier universitaire mère-enfant à Tsaralalàna, par exemple, environ six lits par jour sont occupés par ces malades, ces derniers temps, selon le rapport du professeur Annick Robinson, directeur de l’établissement. « Pour le moment, nous n’avons enregistré aucun décès. Et l’état de santé des malades qui sont encore hospitalisés n’est pas à craindre », rassure le Dr Bodo Ramamonjisoa, directeur du Programme élargi de vaccination auprès du ministère de la Santé publique, hier. Une hausse des victimes de rougeole est déclarée par le ministère. Huit cent cas sont notifiés dans ces quatre districts dont des cas suspects et des cas confirmés. Dans le fokontany d’Andavamamba Anatihazo II, dix cas ont été répertoriés. À Anjezika II, il y a eu six cas. Il y a encore une semaine, des responsables du ministère n’ont parlé que de cent quarante cas dont soixante-dix à Antananarivo-ville. « La majorité des cas concernent une rougeole simple. La baisse de la couverture vaccinale explique cette recrudescence de la maladie », poursuit le Dr Bodo Ramamonjisoa. Refus Les habitants de la capitale sont nombreux à être réticents à faire vacciner leurs enfants. Le taux de couverture vaccinale stagne autour de 80 % alors que la norme recommandée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est de 95 %. Durant cette Semaine de la santé de la mère et de l’enfant (SSME) au cours de laquelle le rappel de la vaccination anti-rougeole pour les enfants de moins de 5 ans est introduit, des agents communautaires et des paramédicaux chargés de cette vaccination ont eu du mal à persuader certains parents. « Des mères de famille nous expliquent que leur mari leur a interdit de faire vacciner leurs enfants. D’autres racontent que ce n’est plus la peine de faire ce vaccin car leurs enfants ont déjà des médecins qui les suivent », témoigne Henriette Ravaoarison, agent communautaire à Anjezika II. La fréquence de cet acte médical inquiète les parents. « Nous avons refusé la vaccination de nos trois enfants car elle est trop répétitive », lance un père de famille à Andava­mamba Anatihazo II. Dans des quartiers comme à Mana­rintsoa, à Antani­narenina, à Ambohitsirohitra, à Tsara­lalàna, les refus seraient élevés. D’autres parents, conscients de l’importance de cette immunisation, suite à l’épidémie de rougeole à Maurice et en France, ont demandé aux équipes du ministère de Santé de vacciner leurs enfants. C’est le cas au lycée Français à Amba­tobe où quarante enfants ont été vaccinés contre la rougeole, hier. Le ministère de la Santé publique et ses partenaires rassurent que cette vaccination est l’unique procédé pour protéger les enfants de la rougeole. Le 31 octobre, les 2 et 3 novembre, la campagne de vaccination anti-rougeole sera renforcée dans ces quatre districts. Les parents peuvent amener leurs enfants de moins de 5 ans dans les centres de santé de base ou dans les fokontany où des sites de vaccination seront installés.  
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