Îles Éparses - Une reprise du débat aux Nations Unies envisagée


Nœud gordien des relations entre Madagascar et la France, le dossier des îles éparses devrait être réinscrit dans les débats aux Nations Unies. Un thème qui a amplifié durant cette précampagne. Dans les plans. « Ce que l’on peut affirmer, aujourd’hui, est que l’État s’en tient au processus décidé conjointement avec la France. Le moment venu, le dossier sera à nouveau porté devant les Nations Unies (ONU), par les deux pays pour une prise de décision », a déclaré Rivo Rakotovao, président par intérim, hier, à l’issue d’une rencontre bilatérale, en marge de la deuxième journée du sommet de l’ONU, à New York. Entre deux événements, hier, le chef d’État par intérim a reçu Franck Paris, conseiller Afrique du Prési­dent français. Un entretien où il a été surtout question des préparatifs du prochain sommet de l’Organisation internationale de la Franco­phonie (OIF), à Erevan, Arménie et l’élection de son nouveau secrétaire général. Madagascar devrait passer la main à son successeur à la présidence de cette organisation internationale, à cette occasion. À l’issue de la rencontre, le Président Rakotovao a été questionné sur le dossier îles éparses, d’autant plus que la rencontre avec le responsable français se tenait en marge du sommet des Nations Unies. La question de rétrocession de ces terres à la Grande île figure parmi l’ordre du jour provisoire de chaque session de l’Assemblée générale de l’ONU, mais a toujours été reportée. Faciliter une reprise des discussions sur le sujet à New York, nécessiterait le feu vert des deux parties concernées. « Le sujet n’a pas été discuté durant cette rencontre. Nous savions déjà qu’il n’allait pas être abordé, car comme il a été convenu avec l’ancien président François Hollande, il ne sera discuté qu’à un niveau présidentiel. C’est faux de dire que l’État ne fait rien », a indiqué Rivo Rakotovao. Le locataire du palais d’État d’Ambo­hi­tsorohitra ajoute, toutefois, que les négociations sont encore dans sa phase de préparation. Point de situation Point épineux dans les relations malgacho-françaises et en stand-by depuis plusieurs années, la question des îles éparses a été réveillée par un courant nationaliste au début du mandat de Hery Rajaonarimam­pianina, ancien président de la République. La décision de traiter le dossier à un niveau présidentiel, appuyée par une commission mixte composée de responsables et techniciens des deux pays, a été prise entre Hery Rajao­narimampianina et François Hollande, en juin 2016. L’idée d’une cogestion a été évoquée, un temps. Ce qui avait entraîné l’indignation d’une partie de l’opinion publique. Après une rencontre avec le président Macron, en juin 2017, l’actuel candidat Rajaonarimam­pianina a affirmé sur Radio France internationale (RFI), que ces îles appartiennent à Madagascar. Un postulat déclaré en référence à la résolution des Nations Unies dans ce sens et qui engage l’Hexagone à entamer des négociations pour leur rétrocession à la Grande île. Bien que l’ancien président de la République ait affirmé la position de Mada­gascar sur le dossier, ce dernier a été supplanté par d’autres sujets dans les débats publics, depuis. Il revient, cependant, en force en cette période pré-électorale où le candidat André Dieu Donné Mailhol, notamment, fait de la rétrocession de ces îles l’un de ses principaux thèmes de campagne. « Ceux qui en font leur cheval de bataille politique en ont le droit. Seulement, les discussions continuent. Elles ne sont pas, pour autant, faciles », réplique le président Rakotovao. À entendre le chef d’État par intérim, ce sujet de rétrocession des îles éparses fut parmi les travaux de l’ancien secrétariat d’État chargé de la mer. Des cogitations techniques qui se poursuivraient, toujours, malgré la configuration actuelle du gouvernement. Des études de la ligne de base du plateau continental de Madagascar sont, effectivement, en cours depuis plusieurs mois. Cela devrait, notamment, permettre de définir son territoire maritime. « Nous allons faire l’effort de publier un point de situation sur le dossier pour informer et rassurer le public », conclut le président Rakotovao.
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