Incendie - Une fournaise fait sept morts à Ankasina-Est


Une femme enceinte morte calcinée avec sa fille de cinq ans et son époux, une famille de trois personnes décimée et un gamin carbonisé. Un violent incendie a secoué Ankasina toute une nuit. Des scènes à fendre le cœur. Piégées dans leurs foyers, sept personnes ont péri sous les flammes lorsqu’un incendie d’une rare violence, s’est abattu sur Ankasina-Est, dans la nuit de dimanche à lundi. Victime de sérieuses brûlures lorsqu'elle a été extraite de cette fournaise, une jeune se trouve entre la vie et la mort. Son état étant jugé critique, cette rescapée est placée sous soins intensifs au service réanimation de l’hôpital d'Ampefiloha. Seule survivante de sa famille, une fillette de dix ans se retrouve sans abri, livrée à elle-même. La malheureuse se fige dans un silence sépulcral. Les yeux voilés de larmes, l’orpheline ébranlée par la mort brutale de ses parents et de sa petite sœur de cinq ans, erre dans le champ de ruines laissé par l’embrasement, sans avoir nulle part où aller. La malheureuse vivait avec ses proches à l’étage d’une maison faite de briques. «Lorsque les flammes se sont emparées de leur habitation, elle a tant bien que mal réussi à s’échapper avec sa petite sœur. Très attachée à sa mère, enceinte de plusieurs mois, la benjamine, inquiète pour celle-ci, a lâché dans la pénombre la main de sa grande sœur, pour revenir sur ses pas. Trois heures et demie après l’incendie, la dépouille calcinée de l’enfant a été découverte avec celles de ses parents», se désole Jacquis Randria­man­dresy. Ce riverain avait partagé le même gagne-pain que le chef de famille, ayant laissé la vie avec sa femme et sa fille. Les deux hommes gagnaient leur vie en effectuant des batelages dans les environs. Une seconde famille se trouvant dans une maison adjacente, a été, par ailleurs, décimée. Le père de famille, son épouse, ainsi que leur bébé d’à peine six mois, étaient méconnaissables, lorsque leurs corps calcinés gisaient dans ce chaos. Labyrinthe La dernière découverte macabre a, en revanche, saisi d’effroi les secouristes venus à la rescousse. Alors qu’ils n’étaient pas encore arrivés au bout de leur peine, le corps couvert de brûlures d’un garçonnet de huit ans, est tombé avec les décombres d’une case en bois, ayant été la proie des flammes. Ce drame s’est produit au cœur d’une agglomération, enfouie dans un enchevêtrement de ruelles, où cases en bois et constructions en dur, sont bâties pèle-mêle. «Localiser la provenance du feu relevait d’un casse-tête, tellement on se perdait dans ce labyrinthe, d’autant plus que la panique s’est emparée des environs», lance Ndriana Razafidrabary, un voisin des familles endeuillées. «Selon les bruits qui circulent, un feu de bougie serait à l’origine de ce cauchemar. Il s’est déclaré dans une habitation en bois pour se  répandre en un éclair sur une maison en dur. Les flammes se sont ensuite propagées à une vitesse folle. Deux têtes de feu se sont formées. Déferlant vers deux directions différentes, elles ont tout dévoré sur leur passage», enchaîne ce témoin oculaire. Ce drame est survenu dans la soirée de dimanche aux alentours de minuit. En attendant l’intervention des soldats du feu, les riverains, désemparés, ont tant bien que mal lutté contre l'incendie, avec les moyens du bord. Marmites, seaux, timbales, cuvettes et pots de chambre à la main, ils ont utilisé l’eau usée qui s’échappait d’un canal d’évacuation pour l’asperger sur l’embrasement. L’intervention des sapeurs-pompiers, mieux équipés, était décisive. Cinquante maisons dont onze en dur ont été réduites en cendres. Près de 400 sinistrés sont dénombrés. Seth Andriamarohasina
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