Tourisme - L’Allée des Baobabs bientôt payante


L’accès à l’un des sites les plus visités de Madagascar ne sera plus gratuit. Les communautés locales ne bénéficient pas assez des impacts des visites. Etanches. Les retombées des visites de l’avenue bordée d’arbres de trente mètres de hauteur de l’espèce Adansonia grandidieri ne se font pas suffisamment sentir. La douzaine de vieux baobabs de huit cents ans, constitue pourtant, une attraction touristique spectaculaire de renommée mondiale. Quelque trente mille touristes en moyenne, nationaux comme étrangers, sont enregistrés annuellement dans la région Menabe, pour contempler cette beauté endémique. Le fokontany de Bekonazy, situé dans la commune de Bemanonga, abritant directement ces baobabs, est resté le même depuis des années. «Le fokontany de Bekonazy, en effet, à vue d’œil, ne jouit pas des retombées de la présence de ce site touristique», constate un touriste tananarivien. «On n’aperçoit pas de nouvelles infrastructures, on ne voit pas d’infrastructures du tout pour les communautés locales», raconte-t-il. Une école se trouve sur la route en terre menant au site. Cependant, il n’y a pas assez d’infrastructures d’adduction en eau potable. La gestion des canaux d’irrigation des rizières et cultures environnantes est problématique depuis des années. L’un des principaux enjeux cités également, reste la menace sur la grande forêt sèche de Menabe Antimena. Les communautés n’ayant pas d’alternatives, l’exploitent irrationnellement, faisant perdre 7 ha par an. Actions L’ONG Fanamby, appuie dans la conservation du site, suite à la protection temporaire délivrée par le minis­tère de l’Environnement, de l’écologie et des forêts en 2007. C’est ainsi une zone protégée. L’ONG indique avoir engagé des actions concrètes dans sa mission de conservation et d’amélioration des conditions économiques pour la communauté locale. «La détermination des droits d’accès à l’allée des baobabs se fera de concert avec le ministère de l’Environ­nement, de l’écologie et des forêts, ainsi que les communautés locales. Les entrées payantes contribueront à améliorer la situation socio-économique de ces communautés», explique l’ONG Fanamby lors de l’inauguration d’infrastructures sur le site, vendredi dernier. Aussi, personne, même le ministre de l’Environnement, de l’écologie et des forêts, Guy Venance Randrianterfiarison, qui est resté évasif, n’a encore avancé un quelconque montant, ni sur l’effectivité de l’application de ce droit d’entrée sur l’allée des baobabs. On ne connaît pas encore la répartition de ces droits d’entrée entre le fokontany, la commune, la région Menabe ou ce qui reviendrait à l’État. Pour l’heure, seul le parking, fait l’objet d’un droit de 2 000 ariary par voiture, lequel est géré par l’association Fitarihantsoa, de la commune de Bemanonga. Un centre d’information, dix kiosques commerciaux, une boutique d’artisanat, des infrastructures sanitaires ont été mis en place par l’ONG Fanamby, présentés aux communautés, et inaugurés en présence d’autorités venues en masse. Ceci, sûrement en signe d’engagement envers les communautés locales pour que celles-ci ne se sentent pas lésées comme celles de la commune de Bekopaka, avec les bénéfices obtenus par les Tsingy de Bemaraha.
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