Fête de l'indépendance - Un triple attentat fait deux morts et quatre vingt-quatre blessés


Endroits publics et institution ont été les cibles d'attentats, hier et avant-hier. Une attaque terroriste commis au stade de Mahamasina a été meurtrier. Une grenade offensive a été lancée dans une foule de spectateurs. Vague d'attaques terroristes pendant la célébration du 56e anniversaire de l'indépendance. Un double attentat à la grenade, perpétré à Maha­masina et à Anosy, a fait deux morts et quatre vingt-quatre blessés. Le plus grave a été commis, hier soir, au stade de Mahamasina, alors qu'une masse humaine était en train d'assister au spectacle organisé, dans le cadre des festivités. Vers 19 heures quinze, après que le président de la République Hery Rajaonari­mampianina a quitté les lieux, une forte déflagration a secoué les environs. « Francis Turbo était en train de faire des animations et la chanteuse Stéphanie préparait son entrée en scène », indique Alengio, danseur du groupe Jerry Marcos. Lancée dans la pénombre, une grenade a atterri sur la pelouse, dans la partie Nord du stade, au milieu d'une foule compacte. Après l'explosion, des spectateurs ont été frappés d'éclats, dans un rayon d'une dizaine de mètres. Touché par des débris mortels en plein ventre, Patrick Tovonala Rakotonirina, un adolescent de seize ans, en classe de troisième, a trouvé la mort. Augustin Avotriniaina Randriamboavonjy, un jeune homme de dix-huit ans, se trouvant dans la zone de déflagration, a partagé son sort tragique. «Mon fils a quitté notre foyer à Andraisoro dans l'après-midi. Sitôt informé du drame survenu au stade, je me suis d'emblée précipité à l'hôpital d'Ampefiloha, pour faire des recherches. En me rendant à la morgue, j'étais saisi d'effroi en voyant le corps maculé de sang de mon aîné, allongé sur un chariot. Je ne sais que faire, le sort du cadet est incertain. Je ne le trouve nulle part. J'ai tenté d'entrer dans les urgences, pour essayer de le retrouver, mais des éléments des forces de l'ordre bloquent l'entrée », se désole le père de Patrick Tovonala Rakotonirina. Le Sénat visé Dans ce service, les médecins sont débordés. Alors que les lits d'hôpital sont déjà tous occupés, des  vagues de blessés continuent à arriver. Faute de place, les patients sont pris en main dans les couloirs et la salle d'attente et sont soignés à même le carrelage. Les victimes admises à l’hôpital sont toutes frappées d'éclats. La plupart d'entre elles sont touchées à la jambe et à la cuisse, si d'autres sont blessés au front et au visage. «Mon fils était assis sur la pelouse lorsque l'engin a explosé. Un éclat lui a perforé la joue. Le médecin a dû fouiller sa bouche pour extraire le débris », confie, d'un ton ébranlé, Isabelle Ranaivonirina, mère d'un garçonnet de sept ans. Le stade de Mahamasina est le deuxième endroit public par où les fauteurs de troubles ont sévi. Dans la matinée vers 8 heures, quatre individus ont pris la fuite, après avoir lancé un pareil engin sur le jardin d'Anosy, en face du bâtiment du service des statistiques. Bien que la grenade n’ait pas éclaté, un adolescent a été blessé à la jambe. Alertés par un agent de renseignements, des éléments des Forces d'Interven­tion de la Police (FIP) se sont lancés aux trousses des fuyards. Appréhendé, l'un d'entre eux a été remis à la brigade criminelle, chargée de l’enquête. Ses trois comparses ont, par contre, réussi à prendre le large. Le Sénat a été la première cible des terroristes. Avant-hier de bonne heure, une grenade a atterri dans un parking, dans l'aile Sud du Palais du la chambre haute, à Anosy. L'explosion a mis à mal trois véhicules, dont une Peugeot 607, une Hyundai, ainsi qu'une Daihatsu. Les fauteurs de troubles ont sévi aux alentours de 4 heures du matin. L'engin a été de visu lancé depuis la route menant à Andrefan' Ambohijanahary. Les militaires préposés à la surveillance de l'enceinte n'y ont vu que du feu. Les agitateurs se sont déjà évanouis dans la nature dans une rue déserte, lorsqu'une forte déflagration a secoué les environs. Apparemment motorisés, ces derniers ont réussi à s'évanouir dans la nature. Seth Andriamarohasina
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