Affaire Claudine Razaimamonjy - Deux prête-noms incarcérés


Condamnés et sous la coupe d’un mandat d’arrêt à l’audience, deux présumés complices de Claudine Razaimamonjy ont été appréhendés, la semaine dernière. Immédiatement emprisonnés, ils sont également impliqués dans quatre autres dossiers en cours d’enquête. Fugitifs. C’est le statut des deux personnes interpellées par le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO), la semaine dernière. Co-accusés de Claudine Razaimamonjy, femme d’affaire, dans une affaire de détournement de deniers publics, les deux individus ont été condamnés à deux ans d’emprisonnement ferme, à l’issue d’un jugement prononcé par le Pôle anti-corruption, en septembre 2018. Absents le jour du jugement, le PAC d’Antana­narivo, a lancé un mandat d’arrêt à l’audience contre les deux fugitifs. Ils sont en cavale, depuis ce procès, jusqu’à vendredi. L’un d’entre eux, a été appréhendé dans la ville des mille, vendredi. Il a ensuite, indiqué que son complice se trouvait à Fianarantsoa. Le second larron a donc été épinglé dans la capitale du Betsileo. Les deux personnes ont été incarcérées, en début de semaine. Les délits imputés aux deux personnes récemment interpellées concernent des détournements de deniers publics. Il s’agit d’une malver­sation dans le financement et l’attribution de marché public pour la construction d’un lycée technique dans la commune rurale d’Ambalavao. Des faits qui remontent à la fin de l’année 2016, et dont le préjudice causé à l’Etat s’élève à deux-cent millions d’ariary. Instruite au parquet de l’ancienne Chaîne pénale anti-corruption (CPAC), en 2017, avant que le PAC ne prenne le relais sur cette affaire. A l’époque « favoritisme, détournement de deniers publics, ainsi que faux et usage de faux », ont été les chefs d’inculpations soulevés dans le dossier déféré devant la CPAC. Jugées en septembre 2018 donc, il s’agissait d’un des premiers procès au niveau du PAC. Relaxée C’est, également, le premier procès impliquant la femme d’affaires Razaimamonjy. Un premier jugement où l’hôtelière qui avait un statut de co-auteur avait été « relaxée au bénéfice du doute ». Une des explications avancée à l’époque est que « le PAC n’a pas trouvé de lien entre elle [Claudine Razaima­monjy] et les auteurs des faits ». Agrippée par plusieurs dossiers de corruption et de tripatouillage de deniers publics, la propriétaire de l’A&C hôtel est, toutefois, toujours en détention provisoire. Selon Jean Louis Andria­mifidy, directeur général du BIANCO, les deux fugitifs appréhendés sont impliqués dans quatre autres affaires en cours d’enquête, à Ambohibao. Quatre dossiers qui touchent, aussi, Claudine Razaimamonjy. Les deux fuyards seraient considérés comme « des prête-noms », pour « les sociétés écrans », de la femme d’affaires. La raison de cette « forte suspicion », serait que le circuit de l’argent utilisé par les sociétés dont les deux anciens fugitifs sont dépositaires et de leurs recettes, proviennent et atterrissent dans un seul compte bancaire, celui de l’hôtelière. Un temps, pourtant, le Bureau indépendant anti-corruption pensait que ces deux individus étaient des « identités fictives ». Ils étaient introuvables durant l’enquête menée par BIANCO, jusqu’au jugement. Les recherches ont visiblement fini par les confondre et les identifier pour, au final procéder à leur arrestation. Après un premier jugement impliquant ses présumés acolytes où Claudine Razaimamonjy a joui d’une relaxe au bénéfice du doute, l’éventualité que les mêmes causes conduisent aux mêmes effets n’est pas à écarter. Suite à cette première déconvenue, en 2018, il est, probable, toutefois, que le BIANCO ait peaufiné ces dossiers avant leur envoi devant le parquet du PAC. Ceci afin qu’aucune faille ne puisse permettre aux éventuels responsables de se faufiler entre les mailles du filet. Le verdict appartient, toutefois, au juge. D’autres personnalités pouvant être happées par les dossiers concernant l’hôtelière ne sont, par ailleurs, toujours pas inquiétées, jouissant d’un privilège de juridiction.
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