Loi... sirs


Douze jours pour examiner et surtout adopter une quinzaine de projets de loi. Soit beaucoup plus que les projets de lois votés lors de la session ordinaire des deux chambres du Parlement. Il faut dire que les députés et les sénateurs auront du pain sur la planche. Ils vont certainement bosser jour et nuit pour tout finir à temps nos vaillants parlementaires.  Il y va de l’intérêt supérieur de la Nation en particulier l’adoption des lois électorales. Heureusement que consciencieux comme ils sont, ils suggèrent d’ores et déjà une rallonge de cette session extraordinaire pour pouvoir travailler dans des conditions acceptables. Ce qui est certain c’est que ces projets de lois vont passer comme une lettre à la poste étant donné le rapport de force déséquilibré dans les deux chambres. Les députés de « l’opposition » se comptent désormais sur les doigts de la main et ne représentent qu’une force toute symbolique. Comme beaucoup de personnalités traînant des casseroles s’abritent sous le grand parapluie de l’immunité ou de l’impunité à Tsimbazaza, elles sont été des proies faciles pour la majorité en quête de stabilité et de majorité absolue. Quatre ans ont ainsi suffi aux plus gueulards des députés au début de leur mandat pour remballer leur verve et renoncer à leur casaque d’origine qui pour éviter une arrestation pour vols de boeuf, qui pour échapper à un redressement fiscal, pour impôts et taxes impayés ,inévitablement fatal pour leurs activités. Le député Abdillah élu à Vohemar, disparu récemment, aurait du ranger sa fidélité, les larmes aux yeux, à son parti en échange d’une évacuation sanitaire qui s’est finalement avérée tardive. Ainsi, extraordinaire ou pas, la session ne changera quoi que ce soit. Les débats ne seront pas au rendez-vous encore moins les amendements comme ce fut le cas lors de l’adoption de la loi de finances et des autres projets de loi. Les quinze projets de loi seront expédiés en deux temps trois mouvements. Il se pourrait même que l’ordre du jour soit épuisé à mi-chemin de la session. C’est d’autant plus probable que le gouvernement a déjà pris tout don temps dans l’élaboration de ce projet de loi et que tout a été déjà vu et revu lors des ateliers de concertation. Le travail des parlementaires a été préalablement facilité pour ne pas perdre du temps pour que le gouvernement puisse définir les dates de l’élection présidentielle. Néanmoins, le dernier mot appartient à la Haute Cour Constitutionnelle. Et à en juger ces dernières décisions concernant plusieurs projets de loi adoptés par le Parlement, il n’est pas sûr que tout se passera sans coup férir. Ambohidahy semble avoir pris des libertés et surtout une indépendance en se montrant comme le dernier rempart de la légalité. Des dérives ont été notées dans la loi sur les Zones économiques spéciales, la loi sur la propriété foncière, la loi sur le développement industriel entre autres. C’est de bon augure. A moins que cette balise érigée par la HCC pousse davantage les parlementaires à voter les lois les yeux bandés, étant donné que tout sera rectifié, et prendre chaque session pour une partie de loi... sirs. Par Sylvain Ranjalahy
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