Préparation des élections - Des candidats s’inquiètent


La CENI et la HCC ont rencontré les candidats à la présidentielle, hier. Les lacunes sur les textes électoraux se font sentir. Des problèmes et des solutions. Le processus électoral est enclenché. À quarante-deux jours du 7 novembre, les carences de la loi électorale se font sentir. Dans le cadre d’un séminaire sur l’appropriation des textes électoraux, la Haute cour constitutionnelle, la Commission électorale nationale indépendante et l’Organisation internationale de la francophonie ont rencontré hier à l’hôtel Colbert les mandataires et les candidats à la présidentielle. L’objectif est d’avoir un compréhension commune des dispositions normatives et légales sur les élections. Au cours des échanges, les candidats et les mandataires d’un côté, la HCC et la CENI de l’autre se sont renvoyés la balle sur les responsabilités de la tenue d’une élection libre et transparente. Les points soulevés par les candidats et leurs mandataires sont d’ordre stratégique et opérationnel. Pendant trois heures, Jean Eric Rakotoarisoa, Hery Rakotomanana et les experts de l’OIF se sont relayés pour répondre aux appréhensions des candidats. D’une manière générale, les intervenants ont essayé de rassurer les candidats sur la transparence de l’élection. « On savait qu’il y aura des difficultés, il y aura des problèmes mais on va apporter des solutions. Il y a des suspicions mais on s’efforce d’être le plus transparent possible », rassure Jean Eric Rakotoarisoa, président de la HCC. Inquiétude fondée À la lumière des questions posées par certains candidats, il apparaît que les lois électorales ne sont pas encore appropriées. Cela implique des interprétations anglées causant ainsi des suspicions. Toutefois, l’inquiétude de certains s’avère fondée montrant ainsi les lacunes des textes électoraux récemment entrés en vigueur. « La liste électorale contiendra des milliers de morts et prive de droit de vote des milliers de jeunes qui viennent d’avoir dix-huit ans », remarque le candidat Jean Jacques Ratsietison. La HCC et la CENI reconnaissent cette situation mais le gel de la liste électorale entre le 15 mai et le 1er décembre limite les marges de manœuvre. « L’objectif initial a été de fixer le nombre d’électeurs pour éviter les suspicions de manipulations. Toutefois, il faut reconnaître qu’on est allé un peu trop loin en gelant la liste le 15 mai. Il faut trouver un système permettant d’intégrer ceux qui viennent d’avoir la majorité électorale », note Jean Eric Rakoto­arisoa. Toto Alphonse, mandataire du candidat Jean Max Rakotomamonjy a interpellé la CENI sur la transparence de l’élection dans les zones enclavées d’autant que le scrutin se tient en plaine saison des pluies. « Il faut marcher pendant trois jours pour atteindre la Section de recensement matériel des votes (SRMV) la plus proche », explique-t-il. Le président de la CENI évoque le partage des responsabilités pour y répondre. « On est en négociation pour affréter des hélicoptères pour les zones enclavées. Toutefois, il appartient aux candidats de mobiliser leurs délégués pour assurer la sincérité des votes », se défend-il. Le traitement des résultats, l’insuffisance du délai imparti pour les recours, l’insuffisance des procès verbaux pour les candidats, les éventuelles sanctions en cas de défaillance des entités en charge des élections, autant de sujet d’inquiétude ont été soulevés par les candidats. « Autant que possible, nous allons mettre en place des mesures préventives pour qu’il y ait une élection transpa-­rente », conclut Jean Eric Rako­toarisoa.  
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