Économie sociale et solidaire - Des questions de fondement soulevées


Des hypothèses sur le contexte du concept de l’Économie sociale et solidaire dans le pays. Le Forum a permis des échanges entre des hommes et des femmes déjà actifs dans les organisations non gouvernementales, mutuelles, associations et coopératives, des futurs acteurs et des spécialistes dans le domaine, issus des quatre coins de l’île, de Toliara à Antsohihy et Ambanja en passant par des acteurs de Fianarantsoa. « Il est utile de comprendre qu’il y a richesses et fonction de réparation sociale dans le concept de l’Économie sociale et solidaire », explique Tianasoa Razafitsialonina, président de l’Association Afaka, initiatrice du forum. « Seulement, bien qu’introduit depuis des années déjà, le concept qui devrait être un modèle alternatif de résolution du cercle vicieux de la pauvreté à Madagascar, semble être approprié d’une autre manière », ajoute-t-il. Beaucoup de coopératives ne jouent plus leur rôle, mais se transforment en véritables entre­prises commerciales. On apprend l’élévation de la part dans une coopérative de transport de la capitale à deux cent millions d’ariary. Un coût impliquant l’impossibilité d’un tiers à adhérer à la coopérative. Le concept de solidarité cache des visées commerciales, le phénomène de « greenwashing » gagne du terrain car se dit vert, qui veut. « Comprend-on réellement ce qu’on entend par durable, vert ou écologique ? », se demande un autre intervenant. Des exemples cités afin d’animer les discussions sur le développement du modèle économique qui veut participer à la construction d’une nouvelle façon de vivre et de penser. Prise de conscience Ramanantsoa, représentant d’une ONG locale qui œuvre pour l’environnement, reconnait pour sa part la dépendance des associations malgaches avec des associations partenaires étrangères. « Nous avons tendance à jouer avec nos activités afin de toujours bénéficier de financements étrangers », constate-t-il. « Nous oublions alors notre rôle de garant de la cohésion sociale pour une prospérité économique durable », poursuit-il. Néanmoins, la semaine du Forum a fait sortir des résolutions et des prises de conscience de la part des acteurs présents (et non présents) à la rencontre nationale. La place du modèle alternatif dans les politiques publiques, l’économie et la finance solidaires, les mutuelles comme solutions solidaires, des stages sur le leadership et gouvernance et montage de projet, la législation financière ont été au programme. « Il est important d’inculquer le modèle de l’Économie sociale et solidaire, d’inciter les jeunes à allier travail rentable et souci d’intérêt général », indique l’association Afaka. Les principes à approprier ont tourné autour des achats responsables, des actions communes, de la consommation bio, des déplacements écolo, des épargnes solidaires et des protections mutuelles. Les outils de mesure et d’évaluation du poids économique des activités de l’économie sociale et solidaire, en tant qu’activités en grande partie non marchandes, ont été scrutés à la loupe. M.I.
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