Ça brûle de partout...mais pas chez nous !


L’Afrique est en « feu » autant dans le sens littéral que figuré. Rien de neuf, nous dira-t-on. Mais l’affaire devient un peu plus intéressante quand deux pays d’Europe se tirent les cheveux en public. La France a reproché à l'Italie de s’opposer à l'accostage des bateaux de sauvetage transportant des migrants en Méditerranée. Pas contente, l’Italie n’a pas mâché ses mots montrant la France du doigt car elle-même refuserait d'accueillir les migrants. Suite de l’histoire, la France a convoqué l'ambassadeur d'Italie car le vice-premier ministre italien aurait « accusé les Français d'exploiter les pays africains donc de les appauvrir et de favoriser la migration clandestine» selon BBC News. Luigi di Maio a ainsi exhorté l'Union européenne à imposer des sanctions à la France pour sa politique colonialiste en Afrique. Il enfonce le clou en affirmant que la France n'avait «jamais cessé de coloniser des dizaines d'États africains». Éclat de rire ! Rire jaune ou plutôt rire...noir. Zimbabwe, RDC, Togo, Sénégal, Kenya...la liste est longue. La rentrée 2019 est très musclée. Au Zimbabwe, les protestations continuent pour contrer la forte hausse des prix à la pompe que le gouvernement a décrétée depuis le début de l’année. Un doublement de prix qui ne passe pas auprès de la population. Le pays souffre de pénurie de pétrole jamais connue depuis dix ans. Les trente-sept années de dictature sans partage et sanguinaire des Mugabe ont tué l’économie du Zimbabwe et son successeur Emmerson Mnangagwa qui a fait la promesse d’une relance économique rapide s’en sort finalement très mal. En République Démocratique du Congo, les activistes des droits humains essaient d’avaler la couleuvre sans grand appétit. Après plus de deux ans d’attente, des vies et des vies tuées sur l’autel de Kabila, les élections se sont finalement tenues. Kabila a cédé le pouvoir à «l’opposant» Félix Tshisekedi. Des résultats controversés car ce que les urnes ont dit, ce que la CENI dit, ce que d’autres sources disent (dont la communauté internationale) se...contredisent. Et finalement, Félix Tshisekedi a organisé son investiture et serait actuellement le président de la République. Face au discours de Kabila d’appel à la paix affirmant qu’il « (...) va passer la main sans regret ni remords», on ne peut que se poser des questions sur ses intentions profondes et futures. Au Togo, les vagues de contestation contre le régime Gnassingbé se poursuivent de plus belle. Quarante années de règne du père Gnassingbé, le fils est en place depuis quatorze ans. Le peuple clame des réformes constitutionnelles ainsi que le départ du chef de l’État. En réponse, des arrestations massives, des détentions et des jugements politisés. Folly Satchivi, jeune activiste du mouvement « en aucun cas » arrêté depuis juillet 2018, est condamné à trente-six mois de prison dont douze avec sursis. Le Togo libre est loin, très loin. Parlons du Sénégal, un pays qui, pourtant, était reconnu comme étant une référence en matière démocratique après l’éviction de Wade. La préparation des élections de février prochain fait des remous. Les coups bas contre les opposants ainsi que les mouvements citoyens comme le mouvement « Y-en-a-marre » se multiplient. Khalifa Sall, l’un des rares candidats à pouvoir menacer la réélection de Macky Sall, a été condamné à cinq ans de prison ferme pour escroquerie portant sur des deniers publics. Finalement, le Kenya. L’attaque terroriste du 15 janvier vient encore entacher une stabilité qui a pourtant été difficilement retrouvée. Pourtant, le Kenya commençait à devenir un pôle économique important. Aussi, on se pose la question sur les réels fondements de cet acte terroriste. Madagascar a sa place, sa chance. À nous de faire l’effort nécessaire pour enfin exister.
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