Meutre à Madagascar - La fille d'un hôtelier français demande justice


La fille de Jean-Pascal Legrain, un hôtelier assassiné à Madagascar en mai 2015, va écrire à Emmanuel Macron pour demander justice. Dans le Journal du Dimanche, Caroline Legrain, 31 ans, confie ne « plus savoir quoi faire» alors que l'enquête n'a jamais permis d'élucider ce crime. Dans la nuit du 6 au 7 mai 2015 à Ambalavao, située dans le sud-est de la Grande Ile, son père était sorti dans la cour de son hôtel pour couper le groupe électrogène. Il a été tué d'un coup de hache en pleine tête par un agresseur vraisemblablement embusqué dans un buisson. Selon le JDD, les soupçons se sont aussitôt portés sur la femme de leur père, une Malgache. «Je me suis renseignée, il y a beaucoup de meurtres de ce genre dans le pays, pour récupérer les biens immobiliers» , accuse la fille de l'hôtelier. Rien qu'en 2015, les autorités malgaches dénombraient 12 homicides de Français. Lenteur Face à une enquête qui piétine, Caroline Legrain dit «ne plus savoir quoi faire». «Quand je contacte les autorités françaises ou locales, on ne répond pas ou des mois plus tard». D'après le JDD, cette dernière, qui a déjà dépensé 12 000 euros, a sollicité la Commission d'indemnisation des victimes. L'organisme a accepté de verser une indemnité pour elle et son frère, mais celle-ci couvre à peine les frais. La commission met en avant «l'éloignement géographique» qui aurait «nécessairement une influence sur l'intensité des relations qu'entretenait le défunt avec ses enfants nés d'un premier lit, lesquels ne se sont d'ailleurs pas rendus aux obsèques». Caroline Legrain dit ne jamais avoir digéré cette réponse: «Parce que mon père habitait à Madagascar, cela voudrait dire que je ne souffre pas de sa mort ? Et si je n'ai pas pu me rendre à son enterrement, c'est que j'ai été prévenue la veille pour le lendemain». L'avocat de la jeune femme, Me Franck Berton, un pénaliste lillois qui connaît bien le pays, déplore cette lenteur: «Ce genre d'affaires n'est pas la priorité des autorités malgaches, qui, en plus de manquer de volonté, manquent cruellement de moyens», déclare-t-il au JDD. Malgré ses difficultés financières, Caroline Legrain veut «aller jusqu'au bout» . «J'avais envoyé une lettre à François Hollande; là, une autre pour Macron est prête. Je ne veux rien d'autre que la justice». © Jir
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