France-Mayotte - Atteintes graves aux droits des étrangers


Le Défenseur des droits en France, Jacques Toubon, s'est inquiété lundi d'"atteintes graves aux droits des personnes" dans l'île française de Mayotte en raison de la fermeture du service des étrangers de la préfecture de ce département français. «Chaque jour qui passe accroît le recul de l'Etat de droit» dans ce département d'Outremer, a écrit dans un communiqué M. Toubon, qui représente l'autorité administrative indépendante chargée de défendre les droits des citoyens en France. Mayotte est confrontée à une forte immigration venue des Comores voisines. Archipel de l'océan Indien composé de quatre îles (Grande-Comore, Anjouan, Mohéli et Mayotte), les Comores ont proclamé leur indépendance de Paris en 1975 mais Mayotte a décidé de rester dans le giron de la France. Depuis, Moroni revendique la souveraineté sur ce territoire devenu un département français au grand dam de Moroni et malgré plusieurs résolutions des Nations unies. L'Union des Comores, qui abrite près de 800.000 habitants, est aujourd'hui l'un des pays les plus pauvres au monde. Bloqué depuis plusieurs mois par des habitants pour en empêcher l'accès aux Comoriens, le service des étrangers (immigration et intégration) de la préfecture de Mayotte avait rouvert partiellement fin août, sous tension, et uniquement pour les enseignants et les malades. Concernant une réouverture totale, «à ce stade, elle n’est pas du tout à l'ordre du jour», avait alors indiqué Étienne Guillet, le directeur de cabinet du préfet de Mayotte. M. Toubon juge lundi «particulièrement préoccupantes» les atteintes aux droits résultant de cette fermeture. «Faute de pouvoir faire renouveler leur titre de séjour, des étrangers en situation régulière ont perdu leur emploi», de jeunes bacheliers dont les dossiers avaient été acceptés dans des universités métropolitaines «n'ont pu quitter l'île» et «des parents d'enfants malades voient leurs droits à l'assurance maladie interrompus». © Afp
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