Insécurité - 2018 entachée par dix-neuf cas de kidnapping


Dans dix-neuf cas de rapt pour l’année 2018, vingt-deux personnes ont été enlevées puis libérées contre rançon. Un nombre triplé par rapport à celui de 2017. Il y a un an aujourd’hui, jour pour jour, un jeune garçon de 14 ans, fils d’un grand opérateur malgache bien connu dans une entreprise de presse, a été libéré. L’année 2018 a été particulièrement agitée en matière de kidnapping. Ces actes criminels n’étaient seulement pas dirigés vers les Français d’origine indienne, mais également vers tous les résidants de Madagascar. D’après les chiffres recueillis auprès du collectif des Français d’origine indienne de Madagascar (CFOIM), vingt-deux personnes ont vécu et souffert des actes perpétrés par un réseau mafieux, cette année. La liste noire est longue. John Raza, Nathan Andriatsito­haina, Kalidas, Akyl Cassam Chenai, Navage Veldjee, Rishi Chandarana, Nizar Pirbay, Moustafa Hiridjee, Sabira Vasram, Mouna Hirdjee, Abdoul Aziz Mansour, les quatre salariés de la société Kraomita Malagasy, Sabir Molou, Rahima, Riaz Hassim, Arman Kamis, Nassir Sivjee, Malik Karmaly et Sofiane Omrani. Cette triste litanie prouve que le rapt ne concerne pas uniquement la communauté indienne, mais est bel et bien l’affaire de tous. Les ex-otages, sauf Arman Kamis, directeur général de la société de transport Trans Fy Express, à Toamasina, libéré sur intervention militaire musclée, ont tous été relâchés après rançon. Le montant des sommes réclamées n’a pas été et ne sera jamais révélé depuis l’apparition des kidnappings dans le pays. Des vies humaines sont maintenant monnayables. Un phénomène devant lequel l’ancienne cellule mixte a essayé de se débattre pour le maîtriser, mais elle a malheureusement été taclée par la corruption. Ses hommes, gendarmes et policiers, ont été poursuivis pour connivence avec le réseau des ravisseurs. Gros poissons Ce bilan statistique a triplé par rapport à celui de l’année précédente qui a recensé six enlèvements contre rançon. Dans toute opération de démantèlement de cette mafia, s’enrichissant sur le dos des opérateurs, ce n’est pas le matériel qui fait défaut aux forces de l’ordre, mais c’est la peur de compromettre des supérieurs et des politiciens qui bloquent les résultats. Un des fameux commanditaires de cet acte criminel arrêté par la gendarmerie à Antsi­rabe était par exemple le neveu d’une Ministre en fonction. De leur côté, les initiateurs de la plateforme Aok’zay, le Cfoim et le groupement des entreprises de Madagascar (GEM), particulièrement exigents sur la maîtrise de la situation sécuritaire, ne cessent d’interpeller les autorités compétentes. Le 3 avril 2018, ils ont envoyé une lettre officielle au Président de la République pour solliciter une audience afin d’organiser une table ronde sur l’insécurité. Ce sujet de rapt a alors fait couler beaucoup d’encres durant ces douze mois. Juin et novembre ont détenu le record avec quatre cas de rançonnage enregistrés chacun. On compte parmi les victimes une femme et une fillette de 11 ans. Les derniers kidnappings ont été constatés sur la route de Soavina, le samedi 8 décembre, ciblant Malik Karmaly et Sofiane Omrani, un Tunisien. Malik Karmaly a été libéré le lendemain, tandis que son collègue trois jours plus tard, selon le Cfoim.  
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