Mayotte - Douze jours d’activités sismiques


Un «essaim de séismes» toujours actif crée une certaine inquiétude dans la population mahoraise. Soit plus de sept cents secousses comptabilisées en mer. Cela fait maintenant treize jours que Mayotte vit au rythme de «l'essaim de séismes» qui a débuté le 11 mai dernier, quelques jours avant la visite d'Annick Girardin venue présenter son plan pour améliorer le quotidien des Mahorais. Mais l'activité sismique comme le début du ramadan ont bien éclipsé les annonces gouvernementales, d'autant que l'île a connu sa secousse la plus forte depuis que les mesures existent à Mayotte avec une magnitude de 5,8 sur l'échelle de Richter (sur un maximum de 9,5) enregistrée le 15 mai à 18 h 48. Le précédent, à 5,3, remontait à 1993. Depuis le début de l'épisode, ce sont plus de 700 secousses comprises entre 2 et 4,5 qui ont été comptabilisées par les trois accéléromètres disposés à Mayotte et les réseaux de sismographes de Madagascar et du Kenya. Dont plusieurs dizaines ont été particulièrement ressenties par la population, pouvant durer jusqu'à une dizaine de secondes. Aucun dégât majeur n'est cependant à signaler, hormis quelques fissures dans des bâtiments et trois blessés légers. Durée incertaine «Il est impossible de dire jusqu'à quand cela va durer, et on est incapable techniquement de prévoir les secousses, contrairement aux idées reçues» précisait avant-hier Frédéric Tronel, directeur régional du bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). «La situation est toujours active, avec cette incertitude quant à sa durée. Nous restons vigilants», ajoute le responsable. Localisé entre 40 et 60 km à l'Est de Mamoudzou, le phénomène est exceptionnel, mais pas forcément surprenant «Nous sommes dans une zone de sismicité connue, proche du rift d'Afrique de l'Est» reprend Frédéric Tronel. «Il y a un contexte volcano-tectonique connu même si le seul volcan actif dans l'archipel est celui de Grande Comores. Le fait que cet essaim survienne en mer n'est pas pour autant un indice d'un réveil volcanique», rassure le directeur du BRGM. © JIR
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