Morondava - La déforestation plane sur le Menabe


L’agriculture sauvage prend le pas sur les aires protégées à Morondava. Les observateurs tirent la sonnette d’alarme. Inquiétant. La situation des aires protégées de la région Menabe alarme un bon nombre d’observateurs. La situation a été exposée par la World Wide Fund (WWF) lors d’une visite sur le site de la forêt du Kirindy. Dans cette zone, l’exploitation agricole se développe à une vitesse fulgurante sans tenir compte des paramètres de conservation environnementale. « En 2013, 800 ha de forêt sèche ont été défrichés pour faire place à la production en masse de cacahuètes. Aujourd’hui nous comptabilisons une surface de 20 000 ha. Si la vitesse d’exploitation reste constante, d’ici 2050, la forêt d’aires protégées aura totalement disparu », déclare Judicael Rakondrazafy, responsable Conservation WWF. Environ soixante tonnes de cette culture sont collectées quotidiennement. Pour 600 ariary le kilo collecté en basse saison, ce prix peut atteindre les 1 500 en période rush. Une situation qui, malgré les revers, permet à des centaines de ménages de subsister dans ces zones arides. Certes, l’activité agricole est rentable, mais sans pour autant être durable. Un fait qui accentue l’accélération du phénomène de déforestation. Alternative « Les petits villages se construisent aussi vite qu’elles disparaissent du fait que les cultivateurs doivent constamment changer de zone d’exploitation. Pour illustration, une communauté de dix ménages, soit un peu plus de quatre cent âmes, est à présent composée de plus de deux mille personnes qui pratiquent la même activité aux environs de l’entrée de la forêt du Kirindy », détaille le responsable Conservation du WWF. Pour tenter de freiner le phénomène, des mesures ont été entreprises sans pour autant aboutir à des actions jusqu’à présent. Notamment, des réunions de consensus organisées sous la tutelle du ministère de l’Environnement et rassemblant tous les acteurs de la région. Environne­mentalistes, opérateurs économiques et acteurs juridiques ont collaboré pour mettre en œuvre des plans de balisage. Notamment avec l’application du code des aires protégées de Madagascar en 2014.Une législation que bon nombre d’opérateurs arrive toujours à contourner pour le moment. Le fait est que la situation est paradoxale dans la mesure où les activités agricoles font vivre une certaine partie de la population de la région tout en détruisant un fort potentiel touristique. Harilalaina Rakotobe
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