Andrefan' Ambohijanahary - Plusieurs maisons démolies


Tumultes et clameurs hier, du côté d’Andrefan’Ambohijanahary. Environ six maisons, bâties sur un terrain privé, ont été démolies. Dès l’aube, un groupe de jeunes gens, accompagné d’agents de la sécurité publique, est arrivé sur les lieux et ont procédé à l’expulsion des habitants de ces maisons. Les gendarmes ont même usé de gaz lacrymogènes pour parvenir à leurs fins, selon les explications de ces habitants. « Nous ne nous attendions pas à ce qui nous est arrivé aujourd’hui (ndlr : hier). Nous étions encore en plein sommeil quand nous avons entendu des vacarmes au-dehors et des gens en train de secouer nos maisons dans le but de nous déloger. Nous avons été traités comme des criminels que l’on surprend à l’aube dans leur lit pour s’en saisir. Il n’y a jamais eu d’avis préalable nous avertissant de quitter les lieux. Nous ne sommes d’ailleurs que des locataires ici, et la plupart de ceux dont la maison a été démolie ont des papiers authentiques prouvant qu’ils sont légalement propriétaires de leur terrain », affirme Eliane Ramanandraisoa, habitantqui y réside depuis 8 ans. Selon cette mère de famille, ces fonctionnaires de la sécurité publique l’ont, non seulement, expulsée de son habitation, mais ils ont aussi procédé à la délimitation du terrain qu’ils disent être une propriété privée, et les habitants ont dû accepter à contrecœur leur délogement. « La bande de jeunes qui a accompagné les gendarmes a jeté et éparpillé nos effets et nombreux sont ceux dont les biens ont été endommagés », a dit pour sa part une autre mère de famille. Imprévu De son côté, le chef du fokontany d’Andrefan’Am­bo­hi­janahary souligne qu’il n’était pas en connaissance des événements qui s’y sont déroulés et personne ne lui a fait part de cette démolition de maisons. « Ce sont des gens, dont la maison a été démolie, qui sont venus m’informer qu’ils ont été perturbés très tôt vers 4 heures du matin. En effet cet endroit est une propriété privée et j’ai déjà prévenu ces habitants qu’ils devront quitter leurs maisons quand les propriétaires se seront manifestés. Néanmoins, ce qui s’est passé aujourd’hui a été totalement imprévu, car on ne m’a pas prévenu à temps afin que je puisse exhorter les habitants à partir, au lieu d’en arriver à de tels actes déplorables », a déclaré Francis Ratiananirina, chef du fokontany Andrefan’Am­bohijanahary. Il dit par ailleurs qu’ils sont encore en train de dénombrer les personnes concernées par cette démolition et ne savent pas encore où les loger. « Nous avons sollicité les propriétaires du terrain de permettre aux habitants de pénétrer dans l’enclos jusqu’à ce que nous trouvions où loger ces sans-abri. La plupart d’entre eux sont des démunis ou encore des émigrés qui ont construit des cases en bois », selon toujours ce chef de fokontany. Hier, la tension a persisté jusque tard dans l’après-midi à cause du mécontentement des habitants du lieu. Fanomezana Rasolomahery
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