Incohérences de la ceni - Cinq mille bureaux de vote fictifs, nombre d’électeurs douteux


Des incohérences flagrantes. Les chiffres publiés par la Ceni concernant le nombre de bureaux de vote et le nombre d’électeurs ont de quoi surprendre. Les vingt-cinq candidats n’ont pas tout à fait tort. Mieux ils ont entièrement raison de demander à la Ceni de tout revoir avant de procéder à l’élection présidentielle. Il n’y a pas que la liste électorale qui est bâclée. Tous les chiffres publiés par la Ceni ne sont pas cohérents entre eux. Selon les chiffres définitifs, la Ceni a recensé 9 913 599 électeurs répartis dans 24.000 bureaux de vote. Soit 400 électeurs par bureau de vote. Or la loi a fixé a 700 le nom­bre d’électeurs par bureau de vote. Auquel cas il ne devrait y avoir que 14 162 bureaux de vote. Si on prend une moyenne de 500 électeurs par bureau de vote, on devrait trouver un nombre total de 19 827 bureaux de vote. Il y aurait donc au moins 4000 bureaux de vote de trop ou fictifs. A l’inverse si on part de 24.000 bureaux de vote pour 700 électeurs, on trouve un nombre total de 16 800 000 électeurs. Avec une moyenne de 500 électeurs par bureau de vote, on tombe sur 12 000 000 électeurs. Le seul nombre d’électeurs par bureau de vote qui donne un nombre d’électeurs proche de celui de la Ceni est 400, doit 9 600 000 électeurs pour 24.000 bureaux de vote. Or, selon la loi, on ne peut pas créer un bureau de vote à 400 électeurs. Par ailleurs, avec l’augmentation exceptionnelle de 25 % du nombre d’électeurs, il est aberrant de retrouver des bureaux de vote avec 400 électeurs. Les hausses les plus incroyables ont été notées dans les régions du Sud où la densité de la population est très faible et où l’insécurité généralisée empêche la population de prioriser l’inscription à la liste électorale. Rajout de budget Ainsi à Androy le nombre d’électeurs a cru de 54,69% contre 50,10% a Ihorombe et 42,23 % à Atsimo Andre­fana. En revanche, la population a enfanté très peu d’électeurs dans le Vakinan­karatra, deuxième région la plus peuplée de Madagascar, avec seulement 18,02 % de hausse. On ne comprend donc pas la nécessité de porter le nombre de bureaux de vote initialement de 20 000 à 24 000. À 20 000 c’est déjà plus qu’il n’en faut pour 700 électeurs par bureau de vote. Une majoration pour laquelle la Ceni a demandé à la communauté internationale un rajout de six millions de dollars dans son budget. Toutes ces incohérences ne militent pas en faveur d’un scrutin apaisé et transparent. Elles viennent compliquer la situation déjà pourrie par une liste électorale incomplète et pas du tout fiable. Des milliers d’électeurs inscrits lors de la première publication ont été extirpés, selon le vocabulaire de la Haute Cour Constitution­nelle, de la liste définitive. Le drame est qu’ils n’ont pris la peine de vérifier se croyant assurés d’être inscrits définitivement. Ils vont se présenter au bureau de vote comme d’habitude le jour du scrutin et c’est là qu’il risque d’y avoir du grabuge. La Ceni ne peut que s’en prendre à elle-même. Au moins, la liste électorale aurait du être impeccable depuis qu’on la prépare depuis quatre ans. C’est complètement irresponsable de rejeter le tort sur les électeurs de ne pas avoir vérifié s’ils sont inscrits ou pas. On a beau avoir l’élection présidentielle la plus chère au monde, on risque de se retrouver avec l’élection la plus mal organisée dans les annales. Herisetra
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