Énergie - L’électrification rurale encore un défi


La transition énergétique est en marche dans certaines localités. Le financement des projets ruraux constitue pourtant un frein dans l’atteinte des objectifs nationaux. Seize millions d’ariary. C’est le coût total de la réalisation d’un projet de production électrique à travers l’énergie éolienne dans les recoins isolés du pays où le réseau de distribution de la compagnie nationale d’eau et d’électricité n’a pas encore accès. À l’image d’une partie de la commune rurale d’Ambatomirahavavy où a été célébré, hier, la journée mondiale de l’énergie. Axée sur la thématique «les petites et moyennes entreprises dans la transition énergétique», cette célébration a mis en exergue les difficultés de ces micros entreprises œuvrant dans le secteur énergétique en milieu rural. «Ce sont les prix des équipements qui représentent, pour nous, le principal blocage dans l’extension de nos activités. Il faut savoir que nous sommes dans l’obligation de débourser plus d’une dizaine de millions d’ariary pour la fourniture en batterie, en convertisseur ainsi que la construction de l’éolienne proprement dite», déplore Bako Andria­nirina présidente de l’association PATMAD intervenant dans le secteur des énergies renouvelables. A l’horizon 2030, la Nouvelle Politique Energétique (NPE) estime que la production d’électricité proviendra à 75% de l’hydroélectricité, 5% de l’éolien et 5% de l’énergie solaire soit 85% de sources d’énergie propres. Cependant, pour atteindre cette projection, de nombreux paramètres restent à mettre au point. Notamment sur le plan de comptabilisation des productions au niveau national. Il est encore difficile de déterminer avec précision la production réelle d’électricité via les sources d’énergie renouvelable dans le pays. Réticence Malgré les sensibilisations effectuées par les autorités en la matière pour inciter les producteurs, qu’il soit domestique ou semi-industriel, bon nombre d’entre eux, par méconnaissance ou par scepticisme ne déclarent pas leur production. «La disponibilité de telles informations est pourtant déjà un pas vers l’atteinte des objectifs de la NPE sur le plan de la transition énergétique à l’image de la commune d’Amba­to­mirahavavy où le concept est déjà une réalité », souligne Lantoniaina Rasoloelison, ministre de l’Energie et des Hydro­carbures. En effet, rien qu’à IKianja­malaza, une localité au sud de la commune d’Ambato­mirahavavy, l’énergie solaire produit par les sociétés Green Yellow et SolarMad, permet par exemple à la population de bénéficier de soins dans une dentisterie. Le village dispose également d’un éclairage public grâce à l’énergie éolienne artisanale. Au lieu d’utiliser du pétrole qui peut avoir des conséquences non-négligeables sur la santé, ils peuvent s’éclairer à l’aide d’une lampe changeable en payant la modique somme de 100 ariary par jour, soit 3 000 ariary par mois une partie de ces frais est ainsi allouée au budget d’entretien des infrastructures mises en place dans la localité.  
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