Traitement des maladies - Fièvre et toux prises à la légère


Des maladies persistent à Madagascar malgré des programmes nationaux de lutte et de prise en charge. La défaillance du système de santé l'expliquerait. Non prioritaire. Le traitement de la fièvre et de la toux serait négligé à Madagascar. Beaucoup auraient recours à l'automédication et s'abstiennent de traitements thérapeutiques. Selon les résultats de recherche du Dr Andry Herisoa Andrianasolo, Sociologue-Démographe dans quatre zones, à savoir à Antana­narivo-ville, Moramanga, Ankazobe et Brickaville, par exemple, « en cas de l'infection respiratoire aiguë (IRA), seulement 45% des malades font appel aux professionnels de santé. 41% font de l’automédication. 7% s'abstiennent de soins médicaux. 8% ont cité d'autres recours ». C'était à l'Institut international des sciences sociales (ITSS) à Ampasa­nimalo, hier, dans le cadre d'une conférence sur les déterminants à l'accès aux soins et à la santé, en cas de toux et de fièvre à Madagascar, présentée par ce docteur. La défaillance du système de santé et la perception des malades figurent parmi les causes déterminantes de cette négligence. « Ils croient que la fièvre et la toux sont des maladies faciles à guérir, avec des médicaments achetés ici et là. Et avec le coût exorbitant des soins, à savoir les frais de déplacement dans les hôpitaux, le coût des médicaments, l'hébergement de leurs proches au cas où ils seraient hospitalisés en dehors de leur village, les malades préfèrent s'abstenir de soins médicaux », renchérit la sociologue-démographe au sein de l'Institut Pasteur de Madagascar. Maladies graves Dans la majorité des cas, les malades ne consultent un médecin qu'une fois que maladie s'aggrave. La fièvre et la toux pourraient déjà être, pourtant, des symptômes d'une maladie. Et les maladies graves, à savoir le paludisme grave, ne seraient pas prises en charge au niveau des centres de santé de base, mais dans des centres hospitaliers. À part le risque de contamination des proches des malades, la famille de la victime sort ruinée de l'hôpital, avant même la fin du traitement. Il n'est donc pas étonnant que les maladies comme le paludisme, la tuberculose, les infections respiratoires aigües demeurent des problèmes de santé publique, malgré les programmes nationaux de lutte et de prise en charge. Pour diminuer les incidences du paludisme, de la tuberculose et IRA, le Dr Andry Herisoa Andrianasolo recommande, entre autres, le renforcement de capacité et des moyens techniques des médecins pour la prise en charge communale du paludisme, le renforcement de capacité des agents de santé, des piliers de la prise en charge des malades au niveau des communautés, notamment, dans les zones enclavées, la mise en place de dispositif de diagnostic de la tuberculose dans les zones enclavées. Miangaly Ralitera
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