Education - Menace d’une année blanche


La feuille de route de sortie de crise n'a pas satisfait les enseignants et les syndicalistes. Des enseignants laissent présager une année blanche. Déception. La grève des enseignants tend vers une tournure plus contraignante. Les enseignants ont crié « Année blanche ! Année blanche ! », à maintes reprises, après une déclaration du ministre de l'Éducation nationale, Gatien Horace, dans la cour du ministère à Anosy, hier. C'est la première fois depuis le début de cette grève que ces enseignants menacent de boycotter l'année scolaire et les examens. « Nous avons pensé qu'il allait nous présenter la feuille de route de sortie de crise. Mais il n'a parlé que de subventions et de vacations. Ce que nous avons réellement réclamé, la hausse de nos indemnités, il n'en a pas fait mention », explique Arsène Ratolojanahary, président du Syndicat des enseignants malgaches (Sempama Nosy). Aucune déclaration officielle de la part des meneurs de grève, toutefois, après cette grande déception. « Ce sont, pour le moment, les enseignants qui ont réclamé cette année blanche », précise un autre meneur de grève, ayant requis l'anonymat. Ces syndicalistes n'écartent pas, par contre, le risque de matérialisation de cette année blanche. « Nous allons encore laisser une chance au ministère. S'il n'a aucune solution à proposer jusqu'à la semaine prochaine, cette grève tendra vers une année blanche », poursuit Arsène Ratolojanahary. Négociations Ce qui est sûr, c'est qu'ils vont maintenir et renforcer leur grève et ils invitent ainsi les enseignants à venir nombreux à Antanimbari­nandriana, jeudi prochain. Les élèves des établissements publics sont les malheureuses victimes de cette longue suspension des activités scolaires. Cela fait maintenant près de deux mois que l'enseignement a été suspendu au niveau des établissements publics. Les syndicats des enseignants ont profité de la manifestation politique à Analakely, pour booster leurs revendications, à savoir, la hausse des indemnités de craie, de logement, d'éloignement et de risque, à 100 000 ariary chacune, au début du mois de mai. Ils estiment qu'ils travaillent dur pour un salaire minable. Par rapport au contexte actuel, il serait difficile à l'État de concrétiser ces demandes. « Le ministère des Finances et du budget (MFB) rassemble des techniciens pour trouver des solutions. Mais face à la baisse des ressources dans la caisse de l'État pour de multiples raisons, nous ne sommes pas encore en mesure de satisfaire les requêtes. Toutefois, le ministre est toujours prêt à trouver des solutions et à poursuivre les négociations avec le MFB et les syndicats », indique le communiqué du MEN sur sa page Facebook. Les enseignants font appel au président de la République et au Premier ministre pour considérer leurs requêtes. Gatien Horace, par contre, fait appel aux enseignants pour regagner leur poste. « Personne n'a intérêt à mener une année blanche », conclut-il.
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