Analakely - Le film des événements de samedi


Le centre ville d’Antananarivo a été le théâtre d’affrontements samedi. Deux morts et dix-sept blessés sont à déplorer. L’accès au parvis de l’Hôtel de ville est finalement libre à 12h30 après près de trois heures d’affrontements avec les forces de l’ordre. Ils ont reçu l’ordre de se replier. Une foule entonnant l’hymne des patriotes de 1947, brandissant le drapeau malgache investit les lieux. Sur le balcon de l’Hôtel de ville, des députés munis de leurs écharpes les saluent. Ils ont remplacé les centaines d’éléments des forces de l’ordre qui ont verrouillé tous les accès menant vers ces lieux depuis la soirée de vendredi. Le coup d’envoi est lancé vers 9h30 ce samedi, par le bruit des premières bombes lacrymogènes brisant le calme apparent depuis la matinée. Venant d’Ambohi­jatovo, des députés en écharpes, brandissant des drapeaux s’avancent pour rejoindre l’avenue de l’Indépendance. Peu à peu, la marche s’épaissit. Au niveau de l’esplanade, les forces de l’ordre dispersent la foule à jet de bombes lacrymogènes. S’enfuyant vers les pavillons et vers l’escalier d’Antaninarenina, la foule riposte par des jets de pierre. Une journaliste a été blessée pendant ce premier affrontement qui a duré quinze minutes. Front ouverts Profitant de l’accalmie, un groupe de « mpiandry » avance vers l’Hôtel de ville. Exorcisant les lieux, les forces de l’ordre leur ont permis d’avancer. Profitant de la brèche ouverte par les « mpiandry », un groupe de députés a également rejoint le parvis. Après une altercation avec les forces de l’ordre, le député Paul Bert Rahasimanana a réussi à y pénétrer. Encore étourdi par les gaz lacrymogènes, il a demandé la démission du président de la République en malgache, en français puis en anglais. Après cette première dispersion, d’autres fronts ont été ouverts du côté d’Ambodifilao, Soarano et de Tsaralalàna. Les grenades assourdissantes, des balles à blancs et des bombes lacrymogènes pleuvent. Cette situation profite à quelques marchands ambulants qui ont vendu des caches-bouches et du vinaigre. Dans les réseaux sociaux, des instructions conseillent aux manifestants de se protéger avec du vinaigre. Revigoré par les conseils, les manifestants reviennent à la charge. Sur plusieurs fronts, ils ont tenté de rejoindre l’avenue de l’Indépendance. Après une trentaine de minutes d’affrontement, les forces de l’ordre à court de munitions alternent le lancement de bombes lacrymogènes avec des tirs en l’air. Pendant ce temps, les manifestants avancent. Vers 12heure 15 minutes, les forces de l’ordre se sont repliés. Rejoignant leurs camions et pickups, ils ont rejoint l’Hôtel de police centrale à Tsaralalana. Certains éléments postés devant le portail de l’Hôtel de ville qui n’ont pas pu rejoindre leurs pairs ont dû se réfugier dans l’hôtel de ville en grimpant le portail. Les manifestants les ont obligés à faire la marche canard. Pendant cette manœuvre, en dehors, des tirs ont retenti et deux manifestants gisent par terre. L’accès au parvis étant libre, une foule en liesse attend les déclarations des députés. [caption id="attachment_61515" align="alignright" width="316"] Les Mpiandry ont pu passer sans encombre.[/caption] Dehors, des individus ont démonté les pneus d’un pick-up des forces de l’ordre avant le brûler. Pendant ce temps, des centaines d’hommes ont couru vers Tsiazotafo pour pénétrer dans une boutique de vente de téléphones appartenant à un député élu à Antananarivo Atsimon­drano. Rentrant bredouilles, une quinzaine ont été interceptés par les forces de l’ordre. L’objet de l’événement, le rapport des députés élus à Anta­nanarivo sur les sessions extraordinaires n’a pas finalement eu lieu. Maitre Hanitra Razafimanantsoa a lancé un appel à une grève générale à partir de ce jour et a invité les manifestants à revenir devant l'Hôtel de ville. Cette journée mouvementée s’est soldés par un lourd bilan. Deux morts et dix-sept blessés. Andry Ralintsalama
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