Lutte contre l’insécurité - Les zones rouges quadrillées


Le déploiement de l’armée dans les zones de sécurité prioritaire, devrait se poursuivre dans les prochains jours. Selon le ministre de la Défense nationale, toutes les zones rouges seront quadrillées. Nouvelle approche. De nouveaux éléments de l’armée devraient être déployés sur terrain dans les prochains jours. À s’en tenir aux propos du général Léon Jean Richard Rakotonirina, ministre de la Défense nationale, les zones à fort taux d’insécurité seront incessamment quadrillées par des soldats. « Toutes les zones où la population souffre des méfaits des bandits seront bientôt quadrillées par les militaires (…) », a déclaré le ministre Rakotonirina, durant une prise de parole, lors d’un culte à la chapelle militaire, à Ampahibe, pour marquer l’anniversaire de la 13e promotion de l’Académie militaire (ACMIL), Antsirabe. L’officier général explique que le déploiement des éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS), entre dans le cadre de la nouvelle approche pour reprendre le dessus sur l’insécurité. Il s’agit, selon lui, d’affirmer la présence des FDS dans les zones de non droit, pour y rétablir l’autorité de l’État. « Être aux côtés de la population, la rassurer », sont, également, les mots d’ordre de cette opération quadrillage. L’armée, en particulier, se déploiera dans la partie Ouest de la Grande île. Une première garnison de militaire s’est déployée dans la partie Nord-Ouest de Mada­gascar, depuis dimanche. Ces hommes se chargeront de reprendre la main sur la Zone de sécurité rurale prioritaire Delta (ZSRP). Il a été indiqué lors de la cérémonie militaire marquant le départ de ces troupes, que plusieurs ZSRP ont été désignés dans différentes parties du pays. La présence et la force de frappe des FDS seront donc renforcées dans ces ZSRP. Cette « sécurité de proximité », s’arrogera d’une « répression plus stricte », ajoute le général Rakotonirina. Lutte armée Les échos du premier face-à-face entre les soldats de la ZSRP Delta et les « dahalo », rapportent, toutefois, que ces derniers gardent du répondant. Un sous-officier est tombé sous les feux des « dahalo », lors d’un premier affrontement, dans le district d’Ambato­boeny. Une trentaine de bandits ont fait face aux militaires. Six d’entre eux ont perdu la vie, les vingt-quatre au­tres, ont été arrêtés. Un arsenal conséquent d’armes de gros calibres a été saisi et deux-cent-vingt-deux bovidés ont, par ailleurs, été récupérés. Un élément de la gendarmerie a également perdu la vie, en début de semaine. C’était lors « d’une bataille », contre une bande de ravisseurs, dans le district de Tsaratanàna. Sur ces faits, le ministre de la Défense nationale a déclaré durant la conversation téléphonique d’hier, que « c’est la preuve que l’insécurité est une réalité et non pas juste des chimères inventées. Que rétablir l’ordre y va de la vie de nos éléments. Il s’agit presque d’une lutte armée contre les bandes organisées qui désta­bilisent l’État ». À entendre le ton utilisé par l’officier général, il semble anticiper les éventuelles levées de bouclier de la part des défenseurs des droits de l’homme. Quelques-uns affirment en coulisses leur appréhension quant au déploie­ment d’éléments de l’armée dans la lutte contre l’insécurité. De précédentes opérations spéciales ont, en effet, été entachées par des exactions perpétrées par quelques éléments militaires. Selon le membre du gouvernement, l’opération quadrillage vise aussi à « dissuader et à prévenir les actes de banditisme. Il y a, également, un volet action et dialogue social », ajoute-t-il. Dans son discours, hier, à Ampahibe, le ministre de la Défense nationale a, toutefois, tonné que « nous ne reculerons pas face à l’insécurité, que ce soit l’armée, la gendarmerie, ou la police. (…) la population doit pouvoir se sentir en sécurité, dans les plus brefs délais ». Ce n’est pas la première fois que les FDS sont déployées massivement dans les zones rouges. L’insécurité reprend, toutefois, de plus belle après le retrait des troupes. A entendre les explications, le quadrillage devrait durer un moment, cette fois-ci. Ceci pour briser durablement la dynamique d’in­sé­curité. « Les moyens mis en œuvre sont suffisants. La stratégie sera juste adaptée selon la situation sur terrain », indique le général Rakotonirina.  
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