Evasion d'Houcine Arfa - Une complicité étrangère sur le tapis


Houcine Arfa a atteint Paris sans difficulté. L’évadé a voyagé sans son passeport, lequel est entre les mains de la brigade criminelle. D'autres faits troublants jaillissent. L'évasion rocambolesque du français Houcine Arfa sous le feu des projecteurs.Les enquêteurs perdent le fil quant à la manière dont il a réussi à quitter la Grande île. La thèse que l’évadé ait bénéficié d’aide et de complicité étrangères se précise de plus en plus, de source auprès des forces de l’ordre. Arrivé à Paris le 1er janvier, Houcine Arfa a en effet expliqué par truchement médiatique, qu’il aurait rejoint les côtes Nord-Ouest de Madagascar où il aurait sauté à bord d'une embarcation pour faire une percée dans le département français d’Outre Mer de Mayotte. Curieusement, le fugitif a réussi à s’envoler en France bien que son passeport fût entre les mains de la police criminelle depuis son arrestation à la mi-juin, quelques jours avant la célébration de la fête nationale. Mayotte est, certes, un territoire français où tout ressortissant peut rejoindre le métropole sans passeport ni visa, mais d’importants documents de voyage, à l’instar d’une pièce d’identité, à défaut d’un sauf-conduit qu’ il n’aurait jamais pu se procurer tout seul, ainsi qu’un billet d’avion, n’en demeurent pas moins incontournables. Le billet a été de visu réservé en vue de son évasion du fait qu’il a pris l’avion à peine arrivé en terre mahoraise. Vingt auditions L’implication de son épouse dans ce périple épique suscite des remous. Celle-ci travaille pour une compagnie aérienne française, de source policière. Une vingtaine de personnes dont de hauts res­ponsables auprès de l’administration pénitentiaire ont été entendues après que ce quinquagénaire a réussi à se faire la belle dans la soirée du 28 décembre. Outre les trois agents pénitentiaires placés en détention préventive quelques jours après l'évasion, le directeur général de l’administration pénitentiaire, le directeur régional de l’administration pénitentiaire d’Analamanga, le directeur de la maison de force de Tsiafahy ainsi que le chef de la maison centrale d’Antanimora, ont été interrogés à la brigade criminelle. Un médecin d’état en charge du milieu carcéral par lequel est passée l’autorisation de transfert du détenu vers le centre hospitalier de Befela­tanana, ainsi qu’un infirmier, ont également été soumis au feu roulant des questions au même titre que des employés du fugitif dont une femme de ménage ainsi que le gardien de sa résidence à Ambolokan-­drina. Ces derniers ont bénéficié d’une mise en liberté provisoire. Des équipements de tireur embusqué, dont armes et camouflages, outre une somme faramineuse, à savoir180 et 35 millions d’ariary retrouvés en deux endroits, et 25500 euros, ont été découverts lors de l’arrestation. Le coup de filet a nourri une crainte d’attentat contre le Président de la République dont la sécurité a été renforcée lors de la parade militaire du 26 juin à Mahamasina. L'évadé a été condamné pour usurpation de fonction et extorsion de fonds d’après l’extrait des minutes de greffe de la cour correctionnelle d’Antanana­rivo. Transféré au pénitencier d’Antanimora après un séjour carcéral à Tsiafahy, il a réussi à s’évanouir dans la nature lors d’une prétendue évacuation à l'hôpital. Seth Andriamarohasina
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