Assemblée Nationale - La ministre des Finances sort de ses gonds


Vonintsalama Sehenosoa Andriambololona, ministre des Finances et du budget n’a pas apprécié son « interpellation » par les députés. Inappropriée. Le ton est monté, hier à Tsimbazaza. L’ordre du jour inscrit dans le tableau du hall de l’Assem­blée nationale a prévu en séance plénière, une « interpellation de madame la mini­stre des Finances et du budget » à 10 heures. Une rencontre qui s’est annoncée houleuse d’autant que la ministre n’a pas apprécié l’usage du mot « interpellation». Le 14 novembre, l’ordre du jour de l’Assemblée nationale a prévu une « présentation générale du Projet de loi N°034/2018 portant Loi de Finances pour 2019 par madame la ministre des Finances et du budget ». Coïncidant avec le conseil des ministres, le Grand argentier a dépêché son secrétaire général pour la représenter. Les députés, se sentant offensés ont ainsi décidé d’ajourner la séance. À l’issue de la conférence des présidents de cette semaine, une « interpellation » est inscrite dans l’ordre du jour. Arrivée à Tsimbazaza à l’heure indiquée, la ministre Vonintsalama Sehenosoa Andriambololona a attendu un peu moins de deux heures dans le salon d’honneur de l’Assemblée nationale. Il en est de même pour la dizaine de députés installés dans la salle de séance. La cloche marquant le début de la séance a sonné vers midi moins le quart. Après les procédures d’usage et le discours introductif de Jean Max Rakotomamonjy, président de l’Assemblée nationale, la ministre a demandé la parole. Une demande interrompue par le député Benja Urbain Andriantsizehena. Salle quadrillée L’élu à Manakara feint de ne pas savoir s’il s’agit d’une commission ou d’une séance plénière. « Il nous appartient de trancher », esquive le président de l’Assemblée nationale. Liahosoa Malement, rapporteur général a confirmé qu’il s’agit d’une commission plénière. Toutefois, le tableau d’affichage dans le hall du palais de Tsimbazaza et le compte rendu de la séance d’adoption de l’ordre du jour, la veille, indique clairement qu’il s’agit d’une séance plénière. Par ailleurs, Jean Max Rakotomamonjy, à la fin de la séance de mise en place d’une commission de requête a rappelé aux députés présents, mardi, la tenue d’une séance plénière. Ainsi, les journalistes présents ont été « invités » à sortir de la salle. Quadrillée par les forces de l’ordre, la salle de séance était inaccessible. Les informations arrivent au compte gouttes. Plusieurs versions ont été rapportées par les députés sortis de la salle. Toutefois, ils ont été unanimes sur le fait que la ministre des Finances et du budget n’a pas apprécié l’utilisation du mot « interpellation » et surtout le fait que cela a été médiatisé. D’une manière générale, il s’agit d’un moyen de contrôle parlementaire permettant de demander à un ministre de se justifier à propos d'un acte politique, d'une situation précise, d'aspects généraux ou spécifiques de la politique du gouvernement. Après plusieurs minutes d’explication et d’éclaircissement sur la terminologie, les députés ont poursuivi la session par la présentation des problèmes dans leur circonscription respective. Le projet de loi des Finances 2019 passera en travaux de commission ce jour et demain et en séance plénière pour adoption au début de la semaine prochaine.  
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