Campagne électorale - Jeu égal côté affluence


La campagne électorale aborde sa troisième semaine. Quelques candidats font jeu égal côté affluence, mais la foule est souvent trompeuse. Seul le verdict des urnes compte. Ambohi­j­atovo « blanc »de monde, samedi. Marc Ravalomanana, le candidat numéro 25, à l’élection présidentielle du 7 novembre a frappé un grand coup psychologique en remplissant à ras bord la « place de la démocratie ». Il y avait un grand renfort d’artistes comme Bodo, Ambondrona et Tempo Gaigy mais on sait que les Zanak’i Dada n’ont pas besoin de stimulants pour grossir les rangs. C’est ainsi depuis 2009 où, des années durant, ils n’ont jamais déserté l’enceinte du Magro Behoririka. Certes les partisans de Ravalomanana, de même que son proche entourage, l’ont petit à petit abandonné mais il reste un noyau indécrottable qui lui voue un soutien inconditionnel, une admiration sans borne. Ils ne sont attirés ni par les beaux discours ni par les appâts en tous genres. Partout où il va, parfois à l’improviste et sans d’autres artifices que sa bonhomie toute paysanne, il rameute ses partisans en un seul signal, comme il aime à le dire. Samedi, le patron de Tiko a envoyé un message clair à ses rivaux, il reste un sacré client dans cette élection. Ses deux principaux challengers sont Andry Rajoelina et Hery Rajaonarimampianina qui ne lésinent pas sur les moyens pour espérer l’emporter. Le premier cartonne partout où il va mais le contraire aurait étonné étant donné les moyens colossaux qu’il emploie et la grande préparation qu’il a faite. Rajoelina s’est préparé depuis 2013. Il organise sa campagne comme il peaufine son spectacle dans le passé. Rien n’a été laissé au hasard, tout a été pensé jusque dans les moindres détails. Imagination, moyens, communication et personnes ressources font un cocktail redoutable. Candidat gênant Le candidat numéro 13 dispose d’une équipe bien rodée et hyper professionnelle dans ses tournées. Reste à savoir si la foule qui le suit partout le fait par conviction ou par pur intérêt comme l’avancent les mauvaises langues et ses adversaires. Seul handicap de Rajoelina dont ses adversaires se servent pour le démonter, son passé à la tête de la Transition, synonyme de trafic et d’anar­chie de 2009 à 2013. Le président sortant, Hery Rajaonarimampianina, tient également le cap partout où il prêche L’émergence. Le candidat numéro 12 dérange visiblement certains de ses adversaires. Il est ainsi le seul candidat dont les meetings sont perturbés par des trublions qui chahutent et lapident ses partisans. Malgré tout, on peut dire qu’il est le seul candidat à avoir concrétisé ses projets. Ses adversaires restent dans les intentions et les promesses. Hery Rajaonarimam­pianina compte bien évidemment parachever lui-même ses œuvres dont certaines sont en chantier. Il s’appuie également sur une santé économique appréciable et saluée par les bailleurs de fonds. Un changement ne garantit rien. Derrière ce trio se trouvent des challengers qui peuvent créer une surprise étant donné qu’ils ne manquent pas non plus de partisans durant cette campagne électorale. Parmi eux l’ancien Premier ministre Olivier Solonan­drasana Mahafaly , candidat n°22, qui compte changer carrément de livre au lieu de tourner la page. Sauf qu’il fait partie des éditeurs de l’ancien livre durant le mandat de Rajaonarimampianina. Il est également au centre de l’affaire Claudine Razaimamonjy, l’entrepreneure incarcérée depuis un an et demi pour détournements de fonds destinés aux communes. Un boulet qu’il traine dans cette campagne malgré un succès populaire de l’administrateur civil dont l’avantage est de connaître toutes les réalités de plusieurs régions pour avoir servi un peu partout où il a laissé des attaches solides. Il est ainsi « polyglotte » parlant couramment plusieurs dialectes du Nord au Sud, d’Est en Ouest. Un vrai prototype du Malgache en somme. C’est aussi le cas de Roland Ratsiraka, candidat numéro 33, ancien ministre du Tourisme puis des Travaux publics qui a sillonné l’île à moto et à pied pour voir de visu les réalités dans les contrées inaccessibles comme Anosibe Anala, Ampasimbe Manatratrana entre autres. Auteur d’un bon score en 2013, Roland Ratsiraka compte bien évidemment faire mieux avec l’expérience et avec son projet RIR. Il est prêt à aller au combat et n’a pas signé l’accord politique concocté par vingt -cinq candidats vendredi à Nanisana . Herisetra
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