chu anosiala - Deux blocs pour la transplantation rénale


Cette année sera décisive pour le projet de transplantation rénale à Madagascar. Le plateau technique est déjà prêt à Anosiala.   Une année décisive. Le centre hospitalier universitaire (CHU) à Anosiala est opérationnel pour la transplantation rénale. « L'hôpital dispose de deux blocs opératoires côte à côte, qui facilitent la transplantation. En plus, il y a une hotte à flux laminaire qui sert à protéger la partie opérée des microbes », explique le directeur de l'Etablissement du CHU, le professeur Duval Gaëtan Solofomalala, hier, dans le cadre de la célébration du troisième anniversaire de l'ouverture de l'hôpital. Le donneur et le receveur seront installés simultanément dans ces deux blocs. Le rein du donneur sera immédiatement trans­porté et placé dans celui qui reçoit. C'est justement cet hôpital qui est prévu accueillir la première greffe de rein, selon le professeur Willy Randria­marotia, néphrologue et directeur de cabinet du ministère de la Santé publique. La Société malgache de la néphrologie a envisagé d'effectuer cette première intervention, en 2016, mais l'absence de textes a bloqué le projet. Un projet de loi sur la transplantation générale a avorté au niveau du gouvernement, la même année. L'éthique a engendré des refus. Nouveau projet de loi La Société malgache de néphrologie ne veut pas lâcher prise quant à ce projet de transplantation rénale. Elle a élaboré un projet de loi sur la transplantation rénale, avec différents intervenants, comme des médecins, des juristes. Ces nouveaux textes devraient être présentés au conseil du gouvernement, incessamment. « Ce projet devrait aboutir cette année », estime ce néphrologue. Pour éviter que l'éthique soit une nouvelle fois un blocage, les concepteurs de loi ont précisé, dans les textes à proposer, que le don d'organe est obligatoirement gratuit et la commercialisation interdite. Le donneur doit être un membre de la famille ou une personne de même groupe sanguin que le receveur. Les spécialistes affirment, en outre, qu'il n'y a pas de risque de vol d'organes avec l'opérationnalisation de cette pratique médicale. « Le prélève­ment d'organe est une opération très délicate, qui nécessite des conditions de conservation spécifiques et différentes précautions », renchérit le professeur Duval Gaëtan Solofomalala. À Madagascar, 10% de la population seraient touchés par la maladie rénale. Quatorze à quinze mille malades nécessiteraient de la dialyse, mais il n'y a que deux cents qui suivent les traitements adéquats, avec le coût colossal de la dialyse, allant jusqu'à 3 000 000 d'ari­ary par mois. C'est pourtant un traitement à vie. « La transplantation rénale est plus bénéfique que la dialyse. Une personne qui vit avec une greffe peut vivre plus longtemps que celle qui fait la dialyse. Et le malade n'a plus à payer de l'argent tout au long de sa vie », souligne le professeur Willy Randria­marotia. Il précise, toutefois, que les malades atteints d'insuffisance rénale ne pourront pas tous procéder à cette transplantation, pour des raisons médicales.  
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