Gouvernance - Mesures musclées contre la corruption


Tout est dit. Le message est clair. « Tolérance zéro ». C’est le mot d’ordre lancé par le gouvernement pour renforcer la lutte contre la corruption. Une vague d’assainissement dans l’administration malgache. La décision prise en conseil des ministres semble amère pour certains fonctionnaires malhonnêtes. La fonction publique n’est plus un abri pour les « voleurs en col blanc ». L’issue est fermée à tous les commanditaires qui veulent s’enrichir fallacieusement à travers le détournement des deniers publics ou tout autre cas de corruption dans le marché public. Après une longue attente d’une volonté politique des dirigeants, la corruption a été finalement prise au sérieux par l’État. La décision prise en conseil des ministres a fait des vagues dans la réaction parmi les observateurs politiques. « Le problème, auparavant, c’est que les dirigeants ne se sont pas impliqués dans la lutte contre la corruption. Désormais, l’engagement d’aller de l’avant est encourageant. L’État a imposé un deadline pour atteindre ses objectifs. L’initiative est déjà encourageante. Cette fois-ci, nous sommes prêts à contrôler, point par point, les grandes lignes mentionnées par le président de la République afin de constater les résultats concrets », explique Ketakan­driana Rafitoson, directrice executive de Transparency International Initiative Madagascar. Transparence L’issue est fermée quant à la mauvaise pratique dans la fonction publique. La lutte contre la corruption ainsi que la lutte contre les marchés fictifs sont pointées du doigt par le gouvernement. Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo, ministre de la Communication et de la culture a tenu à apporter des éclaircissements, notamment en matière de corruption. « La donne a changé», explique-t-elle. Si auparavant, les auteurs d’une affaire de corruption se permettaient de planifier la suite de leur chemin pour éviter la poursuite judiciaire, à présent, ce n’est plus le cas. « Tout fonctionnaire condamné pour détournement de fonds publics et ou pour des affaires de corruption sera sanctionné pénalement. La condamnation est assortie du remboursement intégral des fonds détournés jusqu’au dernier centime », insiste la ministre avant d’ajouter que « tous les moyens seront appliquées pour combler le montant détourné même par la voie de la vente aux enchères ». Dans l’objectif d’apporter un nouveau visage dans tous les départements ministériels, le gouvernement entend standardiser le service public. Une mesure qui vise la transparence dans les bureaux administratifs verra le jour d’ici trois mois, a-t-on appris. La norme vise la réduction de l’opportunité de la corruption vis-à-vis des usagers. Elise Nandrasanela
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