Indice de perception de la corruption - Madagascar perd dix places


  Transparency international a publié le classement de l’Indice de perception de la corruption hier. Avec 24 points, Madagascar accuse un recul de dix places. Coup de semonce. La Grande île est classée dans la zone rouge en termes de corruption, selon le classement d’Indice de perception de la corruption (IPC). Diffusé sur le site internet de Transparency international (TI) hier, Madagascar est relégué à la 155ème place en 2017. Avec un score de 24 points contre 26 en 2016, la Grande Île se trouve désormais derrière le Cameroun et le Mozambique. Les efforts fournis pour intensifier la lutte contre la corruption dans la Grande île ne semblent donc pas suffisants pour améliorer le classement de Madagascar en 2017. Dans l’avant dernier épisode de son rendez-vous hebdomadaire sur sa page Youtube, Hery Rajaonarimampianina, président de la République, avait pourtant, réaffirmé sa volonté d’éradiquer la corruption dans la Grande île. L’indice de perception de la corruption est une consolidation de données collectées par Transparency international. À Madagascar, l’IPC est construit à partir de huit sources. Les avis sur l’évolution de la corruption à Madagascar tendent à l’unanimité vers le rouge. « TI prend ces différentes sources d’informations qui sont à chaque fois des perceptions de la corruption dans les pays du monde, et va simplement en faire une moyenne standardisée et comparable », explique le docteur Frédéric Lesné, conseiller à Transparency international. Occulté À part la Banque mondiale  et la Banque africaine pour le développement, six organisations non-gouvernementale, associations et fondations contribuent à la détermination de l’IPC pour Madagascar. S’agissant d’organisations « étrangères », la perception de la corruption est donc relative. « Il n’est pas possible de mesurer directement la corruption. Toutefois, les indices reflètent en partie la situation dans le pays », continue Fréderic Lesné. Un acteur de la lutte contre la corruption à Madagascar déplore justement cette relativité des critères d’évaluation de l’IPC. « Déjà, parler de perception est relatif », soutient-elle. Cette source regrette que, comme « les acteurs nationaux ne sont pas consultés », l’IPC ne reflète pas réellement la situation de la lutte contre la corruption à Madagascar. L’Indice tendrait plus à donner le point de vue d’entités financières internationales et de potentiels investisseurs sur le climat des affaires dans le pays, explique-t-elle. « Ce qui est regrettable, c’est que la note et le classement IPC influent grandement sur le point de vue de l’opinion publique vis-à-vis de l’efficacité de la lutte contre la corruption dans le pays. Ils occultent complètement les efforts fournis, et lorsque comme ici, le classement recule, c’est comme si les entités comme le Bianco [Bureau indépendant anti-corruption] sont inefficaces. Il faudrait plus consulter les acteurs nationaux, car l’IPC sert aussi de référence pour les investisseurs directs étrangers (IDE) », explique la source. Avec la nouvelle loi sur la lutte contre la corruption, une nouvelle stratégie pour intensifier la guerre contre le fléau a été lancée. La mise en place des Pôles anti-corruption, l’élaboration du projet de loi contre le blanchiment des capitaux et le recouvrement des avoirs illicites qui sont à l’ordre du jour de la prochaine session extraordinaire du Parlement entrent, notamment, dans cette nouvelle stratégie. L’arrestation de hautes personnalités, l’année dernière, a par ailleurs concentré les débats publics autour de la lutte contre la corruption.  « Ce genre de débat fait du bien à la lutte. Certes, plus d’effort et de volontés collectives et individuelles restent à fournir. Mais les choses avancent », soutient la source. Andry Rialintsalama et Garry Fabrice Ranaivoson
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