Régions - Diana - Des inondations dues à de fortes pluies


La région a les pieds dans l'eau. Les grosses précipitations qui ne cessent de tomber ont entraîné des inondations dans les districts, en particulier dans des quartiers d’Antsiranana. Le déluge. La région Diana est fortement arrosée depuis quelques semaines. Nous sommes vraiment en pleine saison des pluies. Les cinq districts sont touchés par des grosses averses, dont Ambilobe, qui a déjà subi des conséquences considérables avec la coupure de route à Marivorahona, située à 13 km d’Ambilobe. Cette portion est, de nouveau, coupée depuis hier, à cause des pluies qui s’y sont abattues pendant deux jours. Les usagers de route sont obligés de procéder au transbordement. L’axe Ambilobe-Ambanja risque également d’être coupé, car les eaux ont commencé à ébranler les piliers aux deux extrémités d’un pont à l’entrée de la commune rurale de Beramanja, située à 30 km de la ville de Mahavavy. Il en est de même à Ankazomainty. À Nosy Be, la mer est très agitée. Aussi, la préfecture a-t-elle décidé de fermer l’accès au port et de suspendre toute circulation maritime jusqu’à nouvel ordre. Des établissements scolaires privés et publics sont fermés dans toute l’île. Pour la ville d’Antsiranana, ces épisodes pluvieux se sont poursuivis durant le weekend. Cette fois, les prévisionnistes de la météo ne se sont pas trompés, malgré l’incrédulité de la population. Car il tombait des cordes jusqu’en de fin de journée d’hier, ayant entrainé des inondations locales. Les précipitations record enregistrées sur plusieurs quartiers ont produit des crues exceptionnelles des cours d’eau. En fait, les inondations ont piégé de nombreux habitants. Avant-hier, pendant toute la nuit jusqu’au petit matin, de fortes pluies avec des rafales de vent ont soudainement touché la capitale du Nord. La ville a réellement les pieds dans l'eau. Des maisons, des écoles, des bureaux des fokontany sont submergés par les eaux. Il en est de même des terrains de sport et des places publiques. [caption id="attachment_74870" align="alignleft" width="501"] À Marivorahona Ambilobe, la route est coupée.[/caption]                   Zones inondables Certes, le mauvais temps est là, mais on constaté que les réseaux de canaux d’évacuation d’eau et les égouts de la ville sont vétustes et n’arrivent plus à drainer normalement les eaux pluviales. « Le curage des canaux d’évacuation des eaux aurait dû être effectué avant la saison des pluies. Or, la même situation se reproduit tous les ans, mais aucune décision importante n’a été prise pour trouver une solution durable », a réagi un père de famille, chauffeur de taxi. Il a suggéré à la commune urbaine d’Antsiranana d’améliorer son plan d’urbanisme. Le maire Jean Luc Désiré Djaovojozara, s’est insurgé contre cette accusation. « Nous y sommes impliqués, mais cela n’exclut pas la responsabilité de tout le monde », a-t-il riposté. Il a expliqué que la commune n’autorise pas les constructions sur les zones inondables comme Ambohimahatsinjo, mais les gens persistent et font fi de l’interdiction. Il a ajouté que les techniciens communaux ont également appelé les habitants à quitter leurs maisons situées en zones inondées, ils ont fait la sourde oreille, de peur que leurs biens soient pillés. Face à la situation, les membres du Bureau régional de gestion des risques et catastrophes ont tenu une réunion d’urgence, dans la matinée d’hier, à la Résidence de la région Diana. Avec la participation et la présence des directeurs régionaux les plus concernés, l’occasion leur a permis de présenter un bilan provisoire sur les conséquences causées par les fortes pluies, et de prendre des mesures nécessaires. Jusqu’à présent, aucune perte en vie humaine n’a été déclarée. Toutefois, la directrice régionale de la Santé publique a annoncé que cinquante-cinq maisons inondées sont enregistrées pour l’instant. Elle a insisté sur l’hébergement des sinistrés dans un abri isolé afin d’éviter la propagation de l’épidémie de rougeole ou d’autres maladies causées par la montée des eaux. « Depuis le mois de décembre dernier, nous avons enregistré plus de mille personnes atteintes de la rougeole. Or, l’humidité constitue un danger dans le traitement de la rougeole », a encore souligné la directrice régionale de la Santé publique. Selon elle, le bilan des sinistrés est susceptible d'évoluer rapidement. Vétusté et absence de maintenance Les infrastructures routières sont les principales victimes des fortes précipitations. Inondées par les eaux, certaines rues sont impraticables pendant la journée. C’est le cas de la rue Notre-Dame à Antsiranana. Les automobilistes ont du mal à circuler en ville et sont obligés d’éviter certains axes. À croire les déclarations des transporteurs, il semblerait que le tiers du réseau routier de la capitale du Nord a été très affecté par les eaux pluviales. Les chauffeurs de taxi Bajaj refusent même les passagers habitant dans des quartiers seulement accessibles par des rues inondées. Si l’absence de maintenance des infrastructures justifie les inondations dans des villes et des quartiers, rien ne peut expliquer la situation constatée dans certains Centres de santé de base, où des vies humaines sont en jeu, où des équipements peuvent être endommagés et où le travail ne peut pas être accompli correctement. [caption id="attachment_74872" align="alignleft" width="300"] La pagaille dans la circulation à cause des eaux envahissant les chaussées à Antsiranana.[/caption] [caption id="attachment_74873" align="alignleft" width="300"] On se déplace à pied sous la pluie.[/caption] [caption id="attachment_74874" align="alignleft" width="300"] Demi-tour à cause d’une rue coupée.[/caption] [caption id="attachment_74875" align="aligncenter" width="300"] La vie quotidienne tourne au ralenti à cause des inondations dans les quartiers.[/caption] Textes et photos : Raheriniaina
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