Antonio Benedito Sanchez - « L’UE reste le premier bailleur de Madagascar »


À quelques jours de son départ définitif de Madagascar, l’ambassadeur de l’Union européenne se dit satisfait des appuis au développement engagé depuis son mandat. Positif. «Je pars avec beaucoup d’optimisme» dit Antonio Benedito Sanchez qui se réjouit d’avoir fini son mandat avec une note très positive. Indiqué dans le monde de la presse comme étant quelqu’un de très ouvert, il l’a encore fait remarquer lors de sa dernière rencontre médiatique, hier dans les locaux de la délégation de l’Union européenne à Ankorondrano. L’ambas­sadeur a ainsi fait le tour du plan indicatif national du 11e Fonds européen pour le développement (FED). Cette tranche de financement européen d’un total de 518 millions d’Euros, a priorisé la gouvernance et le renforcement des politiques publiques, les infrastructures en support au développement économique et le développement rural. Le 11e FED court encore jusqu’en 2020. L’ambas­sadeur a souligné que l’Union européenne est le seul bailleur ayant considéré le concept de « dialogue politique ». « Aucun autre partenaire n’a mis en place le mécanisme de dialogue politique. J’ai pu ressentir une ouverture et de la sympathie à l’endroit de l’Union européenne, de la part des autorités malgaches. Ce qui a ainsi permis d’avancer dans les différents projets», explique-t-il. Néan­moins, il n’a pas omis de mentionner qu’il avait remarqué une certaine « impatience » des autorités dans le processus de mise en œuvre des projets. « Je reconnais que les processus sont longs. Mais c’est le temps qu’il faut dans les procédures de l’Union européenne », précise-t-il. Les questions ont, en effet, fusé sur la trop longue période de décaissement des fonds. « Le gouvernement est souverain dans ses décisions de partenariat », explique-t-il sur le pourquoi des « abandons » de certains projets tels que la RN5A, qui est finalement financée par les Chinois. Constructives « Quelles critiques constructives pouvez-vous émettre aujourd’hui, à l’endroit du régime au terme de votre mandat ayant débuté en 2014 ? ». Antonio Benedito Sanchez s’est alors accordé quelques points de critiques « pour le bien du pays». « Il manque un socle de consensus malgré le sentiment d’unité nationale très fort de la population. Il y a un bémol en ce qui concerne la continuité », fait-il remarquer. Le diplomate fait référence aux innombrables remplacements dans les ministères, obligeant à chaque fois de remettre de nouveaux dossiers. « Les remplacements accentuent la difficulté d’avoir des perspectives à long terme au sein de l’administration », ajoute-t-il. Le contexte de coopération et de dialogue, à l’échelle régionale et internationale, tend également à ne pas être suffisamment exploité. Il espère ainsi le renforcement de la politique étrangère telle que l’initiative « Diaspora », le sommet de la Francophonie, la présidence de la Com­mission de l’océan Indien. ​Les quatre tables-rondes économiques, ont permis d’améliorer le partenariat du secteur public avec le privé. Il a alors, entre autres mentionné la performance des douanes, le renforcement de la capacité d’exportation qui n’a été que de 5% vers les marchés régionaux. Antonio Benedito Sanchez s’envolera la semaine prochaine pour ses nouvelles fonctions au Mozambique. Le nouvel ambassadeur, de nationalité italienne, y est attendu dans les prochains jours.
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