Tourisme - Les communautés villageoises oubliées


Les retombées économiques du Tourisme n'atteignent pas les commu­nautés villageoises. Une des raisons de l'escapade de l'insécurité. À pic. La conférence sur le thème « Le tourisme seul peut-il développer le pays ?» qui s'est déroulée hier à l'hôtel Carlton a bien discuté du problème de l'insécurité impactant gravement le secteur du Tourisme. Dix véhicules ont été la proie des bandits, trois chauffeurs guides accompagnateurs ont été attaqués dont deux ont perdu la vie sur la RN35 et sur la route du Tsingy de Bemaraha, en l'espace de trois semaines. «Il n'est pourtant pas possible de procéder à l'accompagnement des touristes par les forces de l'ordre dans les véhicules.C'est anti-touristique. On ne peut non plus imposer aux touristes de ne pas descendre dans les points de vue touristiques car ce sont nos produits marketing. Il serait illogique de les interdire d’apprécier ce qu'on leur a promis à la vente», a précisé Nirina Raharoma­nana , chauffeur-guide accompagnateur. «Les communautés sont oubliées alors qu'une partie des tarifs d'entrée aux parcs doit leur être versée. Les villageois doivent sentir ces retombées pour qu'ils puissent s'impliquer dans le développement du tourisme», fait-il remarquer. Eternelles oubliées des gouvernements successifs, les communautés s'adonnent au banditisme faute de revenus. Consommation «Nous avons tendance à tout focaliser sur le tourisme international, sur ce que voudraient les touristes mais nous négligeons ce que veulent les communautés. Une prise de responsabilité commune de tous les acteurs est nécessaire afin de lutter contre la corruption, qui gangrène le pays, de former les jeunes et voir d'autres actions de développement touristique», a martelé Irène Andreas, figure connue dans le monde du Tourisme. «Des pays ont surmonté des crises, pourquoi pas nous», estime Roland Ratsiraka, ancien ministre du Tourisme et initiateur de la conférence d'hier. Il a entre autres proposé de «réveiller le tourisme». Un changement de comportement des Malgaches même dans l'appréciation et la consommation de la beauté de la Grande île. «Six millions de Malgaches ont un minimum de pouvoir d'achat et sont donc cibles à persuader sur ce mode de consommation du tourisme», estime-t-il. La part du Tourisme sur le PIB peut être ramenée à plus de 15% si elle est actuellement à 7%, aux côtés de la pêche. Le nouveau ministre, Brunel Razafintsiandraofa, dans son discours devant quelques cinq cent acteurs du tourisme a démontré du bon vouloir pour avancer les choses. «Des réunions interministérielles se sont déjà tenues et des stratégies ont été adoptées pour lutter contre l'insécurité. J'ai déjà, par ailleurs, reçu de nombreuses doléances sur les mauvaises pratiques qui minent le secteur à commencer par l'accueil à l'aéroport», a-t-il souligné. Industrie de luxe Le groupe Sipromad, a affiché sa détermination que le tourisme peut réellement développer le pays, et en faire une industrie de luxe comme l’a indiqué. Tiana Rasamimanana, chief of staff du groupe et grand sponsor de la conférence. Le cluster tourisme du groupe possède une compagnie d'aviation privée, une agence de voyages et est l'initiateur de la venue de Turkish Airlines.
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