MAPAR-TIM - Divorce à l’hôtel de Ville


La solidarité des soixante-treize députés s’est officiellement périclitée. Les parlemen­taires Mapar ont été ouvertement qualifiés de traîtres sur le parvis de l’Hôtel de ville.   Prévisible. La ferveur et la cohésion des députés pour le changement n’ont pas fait long feu. Les brindilles de confiance affichée il y a deux mois se sont consumées. Depuis quelques jours, les députés proches d’Andry Rajoelina ont pris leur distance avec les manifestants du parvis. Une situation qui irrite leurs collègues et compagnons de lutte depuis le 21 avril. Dans son allocution sur le parvis de l’Hôtel de ville hier, Me Hanitra Razafimanantsoa a publiquement fustigé ceux qui ont abandonné la lutte. «Des promesses ont été faites entre nous ici. Je peux dire que ce ne sont des faux amis sur qui on ne peut pas compter. Ce sont des traîtres et des déserteurs (…)», déplore-t-elle. Ainsi, l’alliance de circonstance entre les principaux belligérants depuis 2009 n’a duré que quelques semaines. Des signes précurseurs ont été observés dès le lendemain de la nomination du Premier ministre Christian Ntsay. Les dissonances entre les députés TIM et MAPAR ont éclaté lorsque Guy Rivo Andrianarisoa a contredit Roberto Tinoka, sur l’estrade du parvis, sur l’existence d’un accord politique entre le président de la République et ses deux prédécesseurs. Les mésententes se sont amplifiées, suite à la formation du gouvernement, bien que la contestation de la nomination des ministres redoublants soit une cause commune pendant quelques semaines. Pendant ce temps, les députés Mapar assistent assidument aux passations de leurs ministres. Les présences intempestives des députés Tody Arnaud et Roberto Tinoka ont pris fin quelques jours après l’annonce de l’ancien président de la Transition de la nécessité d’arrêter les manifestations. Recoller les morceaux La configuration de la manifestation a ainsi été modifiée. Abandonnés par ses collègues, les onze députés sur les soixante-treize du début de la lutte essaient de recoller les morceaux. Ils réitèrent ainsi la demande de la démission des ministres proches du président de la République, tout en affranchissant Marc Ravalomanana d’avoir signé un accord politique avec Hery Rajaonarimampianina et Andry Rajoelina. «Nous sommes des députés TIM comme certains d’entre vous. Il y a aussi des pro-Ravalo­manana et nous l’assumons. Mais il y a surtout vous, peuple malgache qui aspire au développement et au changement», affirme Me Hanitra Razafi­manantsoa. Par la même occasion, elle nie le fait que Marc Ravalomanana ait signé un quelconque accord politique. «Tout s’est passé entre Hery Rajaonarimampianina et Andry Rajoelina. Apportez des preuves et nous verrons ainsi qui a menti», continue-t-elle. De son côté, Rivo Rako­to­vao, président national du parti Hery vaovaon’i Madagasikara (HVM) a été affirmatif sur l’existence d’un accord politique. «Comment a-t-on pu nommer un Premier ministre s’il n’y avait pas eu d’accord politique ?», s’est-il demandé lors d’une conférence de presse à Antanimena, mardi. Une position corollaire de la communication du président de la République dans son dernier rendez-vous du président. «Un Premier ministre de consensus a été nommé puis le nouveau gouvernement a été mis en place suite à un accord politique entre les chefs de parti», souligne le chef d’État. Cette entente est toutefois qualifiée «d’illégale» par le parti Malagasy miara-miainga (MMM) de Hajo Andria­nainarivelo. «Pour nous, l’accord politique a dû être validé par la Haute cour constitutionnelle (HCC)», conclut Hajo Andrianainarivelo. Jour pour jour, les manifestations au parvis de l’Hôtel de ville fêtent son deuxième mois. À part la vie de ceux qui ont eu la chance de siéger au sein du gouvernement, c’est la configuration de la lutte qui a surtout subi des «changements».  
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