Croix-rouge Malagasy : la nouvelle qui fait mal


Cette nouvelle fait mal car elle nous touche en plein coeur, on est déçu, on est fâché, on ne réalise pas, on ne comprend pas et on ne cautionne pas. L’espoir qu’avaient des milliers de personnes pour une amélioration de leur condition de vie, restera à jamais un vain espoir, une utopie, un rêve qu’on leur a vendu sur fond d’hypocrisie. L’engagement de ces centaines d’héros au sein de nos communautés n’ont finalement été que des façades illusoires, des trompe-l’oeil, des actions qui devaient se faire mais qui n’ont jamais été soutenues à leur juste valeur. Ces correspondants amis, ces personnes emprunts d’empathie et de bonne volonté, maintenant savent qu’ils ont, malencontreu­sement, amélioré le train de vie de ces personnes déjà bien confortablement instal­lées dans la société, à défaut d’aider des personnes justes et qui sont réellement dans des situations précaires. Cette nouvelle fait mal, l’humain est cupide, avide de pouvoir. Cette nouvelle fait mal, elle déçoit, elle décourage, elle nous détruit. Des milliers de personnes se sont engagées pour aider, donner de leur temps, donner de leur personne. Ces personnes ordinaires empruntes d’humanité ont fait le pas vers les autres, ceux qui sont à l’écart dans la communauté, ceux qui ont besoin d’un coup de main, d’une épaule, d’une oreille, ceux qui luttent et survivent. À hauteur de ce qu’ils peuvent, une heure par jour, une heure par mois, peu importe la durée et la fréquence, c’est juste du temps pour les autres, du temps avec les autres. Et c’est cela toute la beauté du Mouvement : le volontariat, les volontaires. Mais comme tout le monde, ils sont déçus, ils sont fâchés, plus que tout le monde ils ont mal, ils sont détruits. Car ils se rendent compte qu’ils ont eu pour leaders et modèles des personnes à double facettes : en public prononcent des discours et promesses humanistes, et, eux-mêmes – dans leur âme et conscience, ne pensent qu’à s’enrichir sur le malheur des autres. Car ils se rendent compte qu’ils ont pu faire plus, faire mieux pour les bénéficiaires. Cette nouvelle fait mal, je prie pour que ces héros ordinaires ne baissent pas les bras. Tout ce qui se dit n’est pas contre l’entité, n’est pas contre vous. On est admiratif de votre engagement, de votre dévouement. Vous êtes tristes, vous avez honte, vous êtes abattus, mais ne vous laissez pas détruire par ce qui se dit maintenant, n’éteignez pas cette flamme qui brûle en vous, ce pouvoir de l’humanité que vous véhiculez autour de vous. Cette nouvelle fait mal, mais espérons que justice soit faite pour ces avenirs brisés, ces espoirs anéantis, cette convic­tion bafouée, que justice soit faite pour les bénéficiaires. Peu relayée dans la presse, cette nouvelle a fait tâche d’huile sur les réseaux sociaux et beaucoup ont réagi ; réactions à chaud, réactions peu réfléchies, diront certains, mais la seule chose qu’on peut dire, c’est que ce sont des réactions d’humains, des réactions venant du coeur. Le Malgache a honte, il est fâché, il est triste. Par Evey Hammond
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