Élection présidentielle - La CENI échaudée renforce l’arbitrage


Fortement critiquée par les candidats, la CENI et d’autres organismes déploient des observateurs dans chaque bureau de vote pour surveiller les élections. Sur le pied de guerre. Au matin du second tour de l’élection présidentielle, à six heures, dans la fraîcheur matinale, il y a plus d’observateurs que de votants devant les bureaux de vote. Pour répondre aux critiques, la CENI et ses partenaires déploient tous les moyens nécessaires pour s’assurer le respect démocratique du scrutin. La Commission est accompagnée par divers organismes nationaux comme SAFIDY mais aussi par plusieurs organismes internationaux. On compte parmi les observateurs des membres de la commission de l’océan Indien, de l’Union Africaine et même de l’Union Européenne venus en renfort. C’est un représentant de cette dernière qui s’exprimera à la mi-journée, en la personne de Cristian Preda, professeur en sciences politiques de Bucarest et membre du Parlement Européen depuis 2009, face aux micros du monde entier. Il se rassure de la présence de représentants des partis en lice dans au moins 90 % des bureaux de vote, conformément à la demande faite par la CENI aux candidats finalistes. Sans pouvoir donner de chiffres exacts, en calculant on obtient 44 336 observateurs (au minimum de 2 par bureaux) sur tout le territoire rien que pour les partis en lice. Une armée. Parmi les titulaires de l'accréditation de la CENI il y a vingt neuf associations nationales et vingt quatre associations internationales selon Fano Rakotondrazaka, rapporteur général de la CENI. Ces différents organismes ont déployé mille deux cent observateurs sur tout le territoire avec le renfort de sept mille membres de SAFIDY. Ces efforts collectifs dans la vérification permanente des consignes de vote donnent un premier constat à midi. Selon l’observateur de l’Union Européenne, plusieurs faits auraient pu mettre le processus électoral en danger. D'abord le meurtre de deux membres d’un bureau de vote par des dahalo dans le sud de l’île «sans lien effectif avec l'élection» a précisé le député. Ensuite un huissier du candidat numéro 25 a déposé quatre cent carnets de vote déjà ouverts à la CENI tôt ce matin, ce qui n'est pas censé arriver. La commission indépendante a directement transféré le dossier au Commis­sariat et au Parquet de la Première Instance de Antananarivo pour enquête. Enfin il a eu vent d’un déploiement de militants à l’entrée de certains bureaux qui chercheraient à influencer les votes. Hormis ces faits, les rares observateurs acceptant de répondre aux questions se disent confiants sur le déroulement de ces élections et demandent aux candidats de respecter le choix du peuple, quoi qu’il arrive. Selon la CENI les résultats définitifs seront connus au plus tard le 9 janvier. Raphaël Rousselet
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