Industrialisation - Le baromètre indique rouge et pique l’état


La deuxième édition du baromètre de l’industrialisation a été présentée hier à l’hôtel Colbert. Le climat est encore jugé médiocre. Décidément le secteur industriel ne voit toujours pas le bout du tunnel. Les résultats de la seconde édition du baromètre de l’industrialisation, présentée par l’Alliance pour l’industrialisation durable, démontrent de l’insatisfaction «persistante». Cette alliance regroupant deux organisations patronales, deux plateformes syndicales et un think tank d’économistes, avance offensivement ses pions depuis ses dix mois d’existence. «Les travailleurs et les entreprises industrielles ayant participé au processus ont perçu un climat global médiocre avec un indice de 30, sur une échelle de 100», a rapporté d’emblée le président de l’Alliance, Fredy Rajaonera. «Le secteur industriel fait face à de nombreuses difficultés, confirmées par près de 88.09% des travailleurs et les industriels interviewés», indique le baromètre. La défaillance de la fourniture en énergie, ressentie par 62.16% des travailleurs et 65.62% des industriels, l’insécurité qui s’avère être sentie par 75% des industriels, le coût de transport, la concurrence déloyale de par l’importation massive, qui est la difficulté majeure de 71.87% des demandés. Les interventions de l’état sont jugées inefficaces par rapport aux difficultés rencontrées par les industriels. «Nous ne sommes pas du tout satisfaits des actions de l’état. Les mesures semblent minimes par rapport aux préjudices des industriels», insiste Fredy Rajaonera, à la fois président du Syndicat des industries de Madagascar (SIM), qui juge que l’imposition de 36% de taxes sur les importations de détergent en poudre est insuffisante et ne s’appliquera qu’en 2019. Conseil national La première édition du baromètre ayant été sorti au mois de juillet, cette seconde publication n’a pas fait émerger de l’amélioration. La présentation d’hier a, en revanche, avancé des «revendications». Impératif de l’industrialisation, revendication de la mise en place d’un ministère de l’industrialisation nationale, d’un Conseil national économique, social et culturel et d’une banque nationale de développement soutenant les entreprises, ou encore l’imposition de la surtaxation à l’exportation des matières premières non travaillées et le réajustement des accords commerciaux. «L’industrie est en bonne voie de progrès», répond en revanche le directeur général du développement industriel, auprès du ministère de l’Industrie et du développement du secteur privé, Gaëtan Ramindo. «La Loi sur le développement industriel est déjà un grand pas de franchi. Le décret d’application est en route, de même que les projets sur l’amélioration énergétique», poursuit-il. La finalisation de ce décret est actuellement entre les mains du secteur privé pour certains détails. «La mise en place de l’Autorité nationale de mesures correctives commerciales (ANMCC) fait également avancer la situation. Et il est important de souligner que la plate-forme de dialogue public privé donne du souffle au secteur secondaire», souligne encore le représentant du ministère.  
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